Les quelques semaines qui viennent de s'écouler furent relativement agitées avec notamment un passage par le pays du camembert qui a impliqué le calme plat de ce blog. Et maintenant je me retrouve à raconter plein de trucs avec un certain retard et j'ai déjà raconté/vécu les choses que je vais décrire dans cette note et la suivante avec la plupart de mes lecteurs. Bref, ça ne va pas m'empêcher de profiter du fait que j'ai de la matière pour pouvoir faire vivre cet espace de partage. Et comme j'ai pas envie de me fouler, j'vais vous faire la description du mois qui vient de s'écouler dans l'ordre chronologique.
Commençons donc par le week-end prolongé de la fête nationale américaine, soit celui du 4 juillet, où le jour férié devait tomber le dimanche, mais qui était reporté au lundi pour pouvoir avoir le droit de souffler malgré tout. Autant dire qu'il était temps pour moi d'avoir un peu des vacances et donc je profitais de ce jour férié pour en rajouter un autre et je me suis offert un week-end de 4 jours qui m'a permis d'aller rejoindre le croco (voir les commentaires pour savoir qui c'est) à Los Angeles direction deux Parcs Nationaux que nous avions en tête depuis un certain temps. En septembre dernier nous avions effectué un petit tour du côté du Grand Canyon, d'Antelope Canyon et autres Monument Valley et Horseshoe Bend et pendant ce trip, nous avions eu la bonne idée de faire une étape courte dans le Parc Zion Canyon. Peut-être un des meilleurs moments de ce premier voyage. C'est donc tout naturellement que nous avons décidé d'aller l'explorer plus profondément ainsi que le Bryce Canyon situé tout à côté et qui s'accorde avec le premier.
Ces deux Parcs sont liés par le fait que l'un découle de l'autre. En effet, Bryce Canyon correspond au plus haut plateau et à la première dégradation de la roche par l'érosion, qui en descendant, va donner naissance plus bas au Zion Canyon. Les deux sont donc créés par l'érosion mais ont donné à deux spectacles totalement différents. Pour paraitre logique, nous avons entamé par le Canyon situé le plus haut (et aussi le plus loin, en terme de voiture parce que bon c'est pas à coté de LA tout ça, dans les 8-9 heures de route quoi..), soit Bryce Canyon. Ce canyon situé à environ 3000 mètres de haut est peu étendu et présente seulement quelques pistes de randonnées. Nous nous sommes donc lancés dans l'une d'elles qui parcourait une grande étendue de celui-ci et là, quel spectacle encore une fois ! Les formations rocheuses nommées hoodoos jonchent le sol et nous laissent devant un paysage quasi irréel comme le témoignent j'espère les photos. Des espaces énormes remplis de stalagmites rocheuses, des rochers percés de part en part et qui tiennent encore, défiant la gravité, et une couleur rouge intense sont le lot de ce Parc.
La première piste engloutie en quelques heures, nous en avons bouffé une petite deuxième en après-midi avant de nous poser sur un point de vue pour le coucher de soleil. Pour cela, nous avons choisi un des endroits les plus simples, avec le Bryce Point, surplombant le canyon et laissant choir une jolie lumière sur les innombrables hoodoos qui s'étalent sous nos yeux. Après cet instant de pure merveille (un peu gaché par l'innombrable présence de Français qui sont vraiment peu discrets quand ils sont à l'étranger... ahlala on mérite bien notre réputation de plus mauvais touristes...), nous avons rejoint notre campement. Oui car pour la première fois, nous avions opté pour le camping afin d'être au plus près des lieux à visiter et éviter ainsi des trajets inutiles en voiture, là où ils sont déjà interminables. Bien nous en a pris, car nous avons pu nous octroyer quelques heures de sommeil en plus. Par contre, nous n'avions malheureusement pas tout à fait assez de couverture pour l'altitude où nous étions (3000 mètres je rappelle..) et nous avons gelé toute la nuit :) C'est tremblotant que nous nous sommes réveillés après une nuit écourtée par de nombreux réveils dûs au froid :) Ah l'aventure quand tu nous tiens ^^
Bref, pour compenser, nous avons tout de suite entamé le petit bout de route qui nous séparait du Zion Canyon, point culminant de notre voyage. Et une fois la tente plantée dans le camp devant le Parc, nous avons pris le bus affrêté spécialement par le Parc pour nous conduire à un endroit qui nous faisait baver depuis un certain temps : le Zion Narrow. En gros, le Zion Canyon possède en son centre une rivière (peut-être liée à l'érosion qui a créé ce lieu... ;) ) et le point le plus éloigné que l'on peut atteindre à l'aide du bus correspond à l'endroit où cette rivière est prise au piège de part et d'autre par une immense paroi verticale. En résumé, deux parois, d'une hauteur que je ne saurai estimer mais on va dire que c'est sacrément haut ouhlala, nous entouraient et nos pieds trempaient dans la rivière. Au tout début, j'ai voulu épargner mes pauvres chaussures à l'eau et ai donc effectué les premières centaines de mètres pied nus... Et là, pour la première fois depuis que je fais de la rando ici, je me faisais doubler par les touristes !! Non mais vous imaginez !! Bon, cessant de céder au ridicule, j'ai mis mes chaussures, au risque de les avoir humides pour le reste du séjour, et ait repris mes courses effrenées dont je suis le spécialiste. Non mais oh ! On va pas se laisser faire sans réagir non plus ;)
Donc bon, j'ai fini tout fou, à galoper sur les cailloux qui formaient le sol, mettant la misère à tous ces pseudo-pros qui avaient des chaussures "prévues pour". Pfff, bande de nazes ^^ Nous avons ainsi remonter le courant pendant 2-3 bonnes heures, nous retrouvant rarement seuls tellement l'endroit est touristique (et bon début juillet ça aide pas non plus) mais nous avons pu tout de même apprécié à sa juste valeur ce monument. La proximité des parois immenses impose vraiment le respect et on se sent tout petit, même en essayant de faire des sauts à partir des rochers les plus hauts atteignables. La profondeur de l'eau était également relativement variable, allant de hauteur de cheville jusqu'à la taille. La progression avec un sac à dos contenant des choses qu'on ne veut vraiment pas mouiller (cher appareil photo c'est de toi dont je parle) n'est donc pas forcément aisé par moments. Bien sur, il est aussi possible de profiter de certains creux pour nager un peu et plonger, mais portant mes lentilles, je n'ai pas osé piquer une tête dans un creux qui semblait pourtant fait pour ça... Raaah faut que j'aille faire du canyoning quelque part, ça doit être trop bon de se jeter de dizaines de mètres dans des petites fosses !
Bref, après quelques heures à faire trempette, nous avons rebroussé chemin et nous nous sommes ensuite étalés sur une pelouse en bord de rivière pour sécher, le temps de voir une petite biche venir s'abreuver et de s'adonner à la douce passion des ricochets :) La nuit suivante fut nettement moins rude que la précédente, l'altitude étant nettement inférieure, le froid ne fut pas le même et la nuit fut donc fortement réparatrice.
Le dernier jour fut principalement composé du voyage retour et de ses trop nombreuses heures de route en direction de Los Angeles, mais nous avons tout de même pu effectuer une petite randonnée plus au sec dans le Parc. Nous avions choisi une randonnée courte nommée Angels Landing. Cette randonnée était déconseillée aux personnes sujettes au vertige.. et effectivement, c'est à déconseiller... mais à toute personne en fait ! C'est juste n'importe quoi de faire cette randonnée sans une sécurité supplémentaire... Donc globalement, la première partie de la randonnée est très agréable, attaquant les falaises suivant un chemin relativement pentu mais parfaitement sur. Et au bout d'un moment, et d'une certaine altitude atteinte, on voit se dérober le chemin de chaque coté de celui-ci. Une falaise à pic s'étale de chaque coté du chemin qui est lui-même de seulement quelques mètres de large, voire moins... Nous avons suivi ce chemin pendant quelques dizaines de mètres puis je fus rattrapé par ma conscience que j'aime la vie et que donc, rebrousser chemin était la solution la plus sure pour pouvoir continuer à l'aimer. Soyons clairs, un pas de travers, et hop c'est fini. Alors certes, on me dira, y'a des dizaines et des dizaines de gens qui passent ici chaque jour, donc bon, y'a pas de raison. Oui.. sauf qu'il y a aussi des gens qui tombent... Certes pas beaucoup si on fait les statistiques et finalement être en voiture est peut-être plus dangereux qu'arpenter cette piste. Oui mais bon. Je ne comprendrai jamais l'inconscience des gens qui se baladent sur ces pistes sans souci... J'imagine bien que la vue au bout de cette piste est absolument extraordinaire, mais je ne pense pas qu'elle mérite de risquer autant. Bref, nous avons pris le chemin du retour avec un peu d'avance sur le programme, mais je ne regrette pas.
9 heures de route plus tard, nous étions donc de retour à LA et après 5 ou 6 petites heures de sommeil, un avion me ramenait à San Francisco. Le lendemain, un autre m'emmenait à Paris, via Philadelphie, mais ça c'est une autre histoire ;)
Le "croco" est une espèce rare vivant à L.A., bientôt en voie d'extinction... pour tout dire, son extinction est quasi imminente. Parlons au passé donc: doté de longues dents et d'une mâchoire puissante il ne fait généralement qu'une bouchée des "délicats" burgers qu'il peut rencontrer dans sa cité. Il aimait s'adonner à de nombreuses promenades, pouvant devenir de véritables expéditions épiques avec son ami écureuil (un ami photographe vivant au nord de l'état... mais cela reste une autre histoire)
RépondreSupprimerMatt la tente à Zion a été montée après le pseudo séchage de chaussures...
Et pour le canyoning, anytime & anywhere... intentaramos hacer le en Espana :)
Ah oué ? on a monté la tente après ? Aaaaaaaaaah oui c'est vrai ! Bon c'était y'a déjà trop longtemps, j'ai pas de mémoire moi :p
RépondreSupprimerBref, ça ne change rien au récit de toute façon !