lundi 28 septembre 2009

Le post sportif

Les Etats-Unis et la Californie en particulier sont des leaders mondiaux en terme de sport, que ce soit pour leurs sportifs de haut-niveau ou pour la pratique sportive par le commun de la population. Afin de vérifier leur domination dans ce domaine, j'ai assisté il y a deux jours à une rencontre de volley-ball féminin de college. Alors juste pour information, le college, c'est l'équivalent de l'université en France et les équipes de sport des différentes universités sont généralement des équipes de très haut niveau et sont l'antichambre des équipes professionnelles. Ainsi, la plupart des basketteurs américains (le domaine que je maitrise le mieux, mais c'est la même chose pour tous les sports) sont généralement issus d'une université où ils ont pu faire leurs armes.

La rencontre à laquelle j'ai assisté voyait s'affronter deux équipes rivales dans un derby qui agite toute la Bay Area : UC Berkeley contre Stanford University. UC Berkeley est donc située dans la ville de Berkeley comme son nom l'indique, dans la partie est de la Baie, tandis que Stanford est situé plus au sud, entre San Francisco et San Jose, dans la région de Palo Alto. En gros, une cinquantaine de kilomètres séparent ces deux monuments de l'éducation américaine et, comme dans tous les cas de proximité de leaders, une grande rivalité, alliée néanmoins à un respect mutuel, existe. Et au-delà de la dimension enseignement où le respect et l'entraide prédominent, les équipes sportives sont, par contre, de grandes rivales. Petite précision tant que j'y suis, comme vous pouvez le constater sur les photos, les équipes de l'Université de Berkeley sont connues sous le nom Cal. Et de manière plus précise, ce sont en fait les Cal Golden Bears (soit les ours dorés de Californie). Toutes les équipes, quel que soit le sport sont connues sous ce nom et du coup tout le monde arbore des vêtements avec le nom Cal et des panneaux portant le "Go Bears" sont visibles un peu partout dans la zone de Berkeley.

Ce derby était donc teinté d'intensité, de pression et de supporters des deux équipes, grâce à la proximité des deux lieux. La rencontre avait lieu dans un des nombreux stades fermés que comporte l'Université de Berkeley, d'une taille tout à fait respectable sans atteindre la démesure des stades des équipes professionnelles. D'ailleurs, je vous mets dans la série de photos jointes une photo du stade qui accueille l'équipe de Baseball de San Francisco, l'AT&T Park, au nom de la compagnie de téléphonie qui a sponsorisée sa construction. Tout de suite, on dépasse le niveau d'un stade de taille raisonnable.. Mais bref, nous en reparlerons quand j'aurai vu un match dans cette enceinte ;)

Le stade de cette rencontre, malgré sa taille plus classique, ne faisait pas le plein. Soyons honnêtes, ils ont beau supporter toutes leurs équipes, le volley-ball n'est pas, à l'instar de la France, un sport très regardé et très suivi. J'imagine que pour les matchs de football américain, le stade, qui est nettement plus grand, est bien plus rempli. Malgré le manque de public, un bruit intense était permanent et m'empêchait même de mener une conversation convenable avec mes accompagnateurs du soir. En effet, le match n'est pas qu'un match, c'est un spectacle, un show dit "à l'américaine". Cheerleaders, fanfare, chauffeur de salle et de public, tout était là pour nous faire vivre le match avec une intensité incroyable. Chaque temps-mort est donc ponctué d'une danse des pompom girls d'une des deux universités, sous la musique que joue la fanfare de l'Université correspondante. Et on sent qu'elles s'entrainent les petites car c'est tout de même bien carré pour des gens qui sont censés travailler durement tous les jours sur des cours qui n'ont rien à voir avec le cheerleadisme. Cela dit, quelques petites erreurs montrent qu'elles sont encore apprenties et non les professionnelles que l'on peut voir lors des matchs des équipes pro. Bref, le show est là, comme on peut l'attendre ici, mais qui conforte vraiment l'idée que l'on a de la démesure américaine en terme de spectacles et de sport.

Et le niveau des joueuses dans tout ça ? Parce que bon, le show, c'est marrant, mais on est là pour regarder du sport tout de même ! Et bien, il n'y a pas à être déçu non plus. C'est réellement très impressionnant de maitrise. Pour des joueuses dont l'age ne doit pas réellement dépasser les 21-22 ans, on sent une maturité de leur jeu ainsi que de leur physique. Tout est très pro, très intense et semble être vécu avec le plus grand sérieux. Bon avoir tout le public qui te fixe et t'encourage doit faciliter à prendre ça au sérieux, mais bon tout de même. Donc on ne s'est pas ennuyé un instant et il est clair que je n'aimerais pas me battre avec les filles présentes sur le terrain vu la force avec laquelle elle smashait la balle... Y'avait de la puissance là-dedans..

Bref, un très bon moment qui a duré un peu plus d'une heure et qui m'a également permis de remarquer le sérieux, déprimant, des étudiants de Berkeley. Un vendredi soir.. à peine sorti du match, on en entendait certains dire qu'ils allaient rentrer chez eux pour finir leurs devoirs.... Et au bar de l'Université où nous sommes allés boire une petite bière après, nous n'avons trouvé quasiment personne. Quelle déprime dans ces étudiants... Faut sortir un peu ! Il ne faut pas s'étonner de voir les tristes personnes que l'on voit sortir de cette Université... Aucun fun là-dedans.. Enfin bon, chacun sa manière de gérer.

Et pour finir ce petit chapitre sportif, je vais rapidement vous parler de la deuxième session de surf dont je reviens à l'instant. Clairement j'aime vraiment ce sport, c'est une vraie bouffée d'oxygène (et de sel... erk) dans une semaine. Notre deuxième trip s'est dirigé vers la plage de Pacifica, situé juste au sud de San Francisco. Une plage qui semble être un repère de débutants, au vu du niveau des personnes que l'on a cotoyé. La présence de l'école de surf et de bodyboard y étant vraisemblablement aussi pour quelque chose dans ma vision des choses. Pourtant, les vagues ne furent pas spécialement plus faciles que lors de notre première session et notamment l'après-midi s'est ponctué d'un quasiment zéro pointé en ce qui me concerne. Néanmoins, la matinée m'a montré que j'arrivais tout de même à progresser dans ce sport et j'ai réussi à me lever à l'intérieur de quelques vagues, ainsi qu'à rester debout plus d'une demi-seconde. Je suis donc sur la bonne voie. Cela dit, je termine la journée avec un doigt douloureux (le leash qui s'enroule autour alors que la planche se prend la tangente, ce n'est jamais une bonne idée), un pied crampé, des triceps qui tirent et un mollet crispé.... On va dire que c'est le métier qui rentre :)

samedi 26 septembre 2009

CFA 7

Avec un peu de retard je suis enfin allé voir le fameux film District 9 (il est pas bien mon jeu de mot du titre ? Hein les footeux ?) qui a fait beaucoup parler de lui ces derniers temps. Et pour une fois, j'ai envie de dire que ça en valait la peine.

Pour ceux qui ne sont pas encore au courant, ce film, comme son affiche peut le présager, est un film de science-fiction avec des extra-terrestres tout ça tout ça. Oui mais voilà, contrairement à toute la "crème" des daubes faites sur les extraterrestres, celui-ci arrive à sortir son épingle du jeu par un traitement original de la chose. Comme d'habitude, je n'ai pas du tout envie de vous griller le film et donc de parler de ce traitement réussi du sujet. Cependant, on peut noter que le réalisateur a globalement pu éviter tous les poncifs du genre et le film ne s'attardera donc aucunement sur la Rencontre. Le sujet qui a toujours passionné les différents scénaristes et réalisateurs. Forcément une réaction à une "rencontre du troisième type" est forcément fascinante à imaginer. Mais voilà, la plupart du temps, cela se résume à une crise d'hystérie collective, une incompréhension et de manière générale soit à ce que les protagonistes se tapent sur la tronche, soit que ça devienne des super amis ! Le spécialiste du genre est bien entendu Steven Spielberg qui nous a pondu en particulier deux poncifs du genre : Rencontre du troisième type et ET... Ohlala mais qu'est-ce qu'on s'ennuie devant ces films... Alors c'est sur, on va me rétorquer que ça a vieilli... Certes... enfin un bon film ne vieillit pas, soit il s'améliore avec le temps comme un bon vin, soit il est représentatif d'une époque. On peut penser que ET est représentatif d'une époque... et ben elle était triste l'époque. Et je ne m'attarderai pas sur le cas de Rencontre du troisième type et de sa fin en apothéose avec le bontempi lumineux. Non mais sérieusement... Et ce réalisateur est célébré de partout comme un grand réalisateur ?? Mais non quoi ! A la limite je préfère encore ce bon vieux Roland Emmerich et son traitement au napalm de la rencontre extraterrestre dans Independance Day. Là au moins, il se passe quelque chose. C'est nul, on le sait et on est même venus pour ça, alors on n'est pas déçus !

Bref, tout cet empilage de mauvais film sur la rencontre alien ne me faisait pas espérer aller voir un grand film. Cependant, le réalisateur prend donc le parti de s'affranchir de cette étape, voire même de s'en moquer en choisissant un lieu hors-USA pour changer et le précise bien en intro, et bascule directement à une sorte de cohabitation humain/extraterrestre. Et du coup, l'histoire prend un ton beaucoup plus universel et parle plus de racisme et de condition humaine que de quoi que ce soit d'autre. Cela dit, on est très loin du film d'auteur et Neill Blomkamp (le réalisateur) nous rappelle bien vite que l'on est dans un film d'action/science-fiction. Ca explose dans tous les sens, les effets spéciaux sont omniprésents et il est difficile de s'endormir tellement le montage est nerveux. Et là, il faut reconnaitre la grande qualité de la réalisation. A l'opposé des derniers films du producteur vedette, Peter Jackson, où le montage et la réalisation empêchaient à peu près toute compréhension des évènements qui survenaient à l'écran, ici tout est parfait limpide et les batailles sont totalement lisibles. On peut être embarqué dans une bataille dantesque et néanmoins arriver à suivre les actions des différents protagonistes. Que quiconque a vu le dernier chapitre de The Lord of the Rings : the Return of the King ose m'affirmer qu'il a réussi à suivre les longues heures de bataille en entier... Non tout est confus, tout est mélangé. C'est d'ailleurs vraisemblablement fait exprès mais cela a rendu pour moi le film totalement indigeste. Ici, je ne sais pas si Peter Jackson a revu ses films et a fait part de son expérience à son protégé ou si c'est ce dernier qui a imposé sa méthode, mais il est difficile de perdre le fil, malgré, je le répète, un montage particulièrement nerveux.

Cela étant, je m'étale en éloges depuis le début de cette critique, mais tout n'est cependant pas parfait. Dans l'ensemble, la trame globale du film est assez quelconque et prévisible. Malgré tout, cela ne gêne pas puisque ce n'est pas forcément le but du réalisateur, puisqu'il semble vouloir présenter une réflexion globale plutôt qu'un film à suspense, c'est presque louable. Et il y parvient en un sens puisque malgré l'action permanente, on sent une vraie volonté de délivrer un message fort de tolérance. Oui mais voilà, cela fait deux jours que j'ai vu ce film et j'avoue avoir quasiment oublié toute l'essence de celui-ci. Je ne suis pas sorti avec plein de questionnements dans ma tête, je n'ai pas passé la nuit à me remémorer les scènes en boucle... Et ça, généralement, ça ne m'arrive que dans les films quelconques.

Au final, je n'irai pas jusqu'à dire que ce film est quelconque puisqu'il ouvre un univers jusqu'alors complètement inexploité sur ce sujet. Il est donc unique et c'est déjà extraordinaire d'avoir réussi à accomplir ça sur une thématique telle que celle-ci. On gardera également en tête la superbe réalisation, les très bons effets spéciaux et l'interprétation de très grande qualité de l'acteur principal (rigoureusement inconnu au bataillon pour ma part avant ce film et j'imagine que c'était voulu, mais qu'à priori on devrait revoir très vite puisqu'il doit interpréter Looping dans l'adaptation ciné de la fameuse série A-Team ou Agence tous risques en France). On regrettera simplement le petit plus qui fait basculer un film d'intéressant à captivant, fascinant, immortel.

lundi 21 septembre 2009

Some people stand [....]

Dans la série "j'suis à SF, autant en profiter", j'ai décidé à l'aide d'un pote français rencontré ici de me (re)lancer dans l'apprentissage d'une pratique courante en Californie : le Surf !

J'avais fait quelques tentatives en France l'été dernier à l'aide d'un professeur qui m'en a finalement peut-être plus appris sur la capoeira, la guitare et la wii que sur le surf, mais avec qui on avait passé de bien bons moments à se vautrer dans les vagues, tentant avec maladresse mais application et acharnement de se lever sur chaque ronde d'écume passant par là. Le départ de mon professeur pour une contrée lointaine, la fin de l'été et le travail qui s'accumulait a mis fin à ces tentatives et je n'avais pour l'instant pas eu d'autres opportunités de m'allonger sur un bout de polyuréthane dans un océan.

Cela a pris fin ce dimanche avec une journée entière de chutes joyeuses dans les algues. Tout cela débuta bien tot avec un réveil placé à 7am ce qui pour un dimanche relève du grand n'importe quoi. Fort heureusement, la veille j'avais arpenté la ville de San Francisco à la recherche de choses à acheter (je suis revenu avec un t-shirt et deux baguettes de pain.. pas si mal) et d'endroits à visiter (j'ai enfin vu de près le stade de Baseball qui accueille les SF Giants et accessoirement quelques retransmissions d'opéra par moments, mais nous en reparlerons vraisemblablement un jour) et j'avais terminé ma journée tellement éreinté que je me suis écroulé dans mon lit vers les 22pm, ce qui est bien tôt pour un samedi soir ! Bref, 7h tape, je m'extirpe de mon lit, engloutit quelques cookies chocolatés pour me donner de l'énergie et me voilà en train d'attendre mon pote. 8h30 sonne (la demi-heure de retard française, tout est normal :)) et nous voilà parti, direction la ville de Santa Cruz au sud de SF pour une session de surf qui doit déboiter ! 1h30 de trajet, un peu de tournage en rond dans Santa Cruz pour trouver notre chemin, un arrêt à un magasin de location de matériel pour récupérer planches et combis, enfilage de la combi à coté de la voiture, et hopopop nous voilà longboards (oui on est tous les deux des débutants, alors on fait simple) sous le bras en direction de l'eau.

Alors par rapport à mes premières tentatives, ici, nous attaquons l'eau à flanc de rocher. En effet, pas de plage pour nous acclimater doucement à l'eau, le spot que nous attaquons est situé à quelques dizaines du bord et donne sur des rochers avec un tout petit bras de sable qui apparait à marée basse. La première étape consiste donc à descendre ces rochers, planche en équilibre instable sous le bras trop court pour l'enrouler totalement. Ceci fut effectué avec dextérité et nous avons rapidement pu prendre un premier contact avec le Pacifique.

Quel plaisir de pouvoir se mettre dans l'eau sans frémir un instant grâce à la combi... Ahlala que d'années passées à devoir lutter contre la fraîcheur pour pouvoir s'ébattre joyeusement dans les courants marins alors qu'il suffit de quelques millimètres de plastique pour n'avoir aucune de ces horribles sensations de picotements sur la peau. En plus, autant le dire, le temps n'était pas vraiment avec nous et des nuages très bas ont accompagné toute notre session si bien que nous n'avons pu apercevoir le soleil que lors de la pause déjeuner effectuée un peu en retrait de l'océan.

Nous nous sommes donc légèrement humidifiés avant de nous allonger sur nos planches pour pouvoir rejoindre le groupe de surfeurs déjà présents et forcément plantés sur la seule zone où des vagues intéressantes arrivaient. La première épreuve physique fut donc de ramer pendant 5 bonnes minutes pour atteindre cette vague que l'on apercevait mais qui n'était finalement pas si proche que cela. Et pourtant on avance assez vite poser sur une planche de surf ! Bref, après avoir rejoint le groupe, nous avons comme tout un chacun attendu les vagues qui se sont révélées plus ou moins bonnes suivant la journée et surtout plus ou moins rapprochées les unes des autres, mais dans l'ensemble nous n'avons pas été à plaindre, il y avait de quoi surfer. Seulement voilà, mes premières leçons n'ont vraiment pas été suffisantes et autant être clair, je suis encore loin de pouvoir asseoir un statut de surfeur sur ma carte de visite. J'ai en effet passé la matinée à ramer pour essayer de prendre des vagues et n'en est finalement quasiment pris aucune. Le seul moment où j'ai réussi à me lever, je n'ai tenu que le temps de me dire que je n'étais plus vraiment allongé... j'ai du sauter à l'eau, poussé par la vague, avant d'avoir réellement posé mes pieds dans la position voulue... Bref, pas de quoi pavoiser, le bilan fut très médiocre.

Mais bon, ça faisait longtemps que je n'étais pas allé dans l'eau, longtemps que je n'avais pas approché des vagues et surtout je n'ai jamais réellement su prendre les vagues, donc rien de bien nouveau sous le soleil. Après deux bonnes heures à lutter pour prendre des bouillons, nous avons pris le chemin des rochers pour une pause nourriture bien méritée. Je passe sur le retour jusqu'à la cote qui nous a ruiné les bras, les épaules et le cou.. oui la position pour nager sur une planche n'est pas des plus confortables en fait. Bref, on a rejoint la cote puis la voiture, changé de vêtements et pris la direction du fast-food le plus proche. Après quelques minutes de marche et des renseignements pris auprès d'un autochtone (qui, à la question "Vous savez où on peut trouver des burgers pas loin?", nous a répondu "quel type de burger ?".... euh avec du pain, de la viande et quelques "légumes" dedans ?? y'a vraiment une autre sorte ?), nous avons échoué dans une enseigne quelconque où un burger bacon-cheese fut englouti en deux-deux avec sa ration de frites et son gigantesque soda.

Rassassié et regonflé en énergie avec l'aide d'un espresso dégusté sur la route du retour à l'océan, nous avons renfilé nos combis (yerk la combi trempée, gelée et pleine de sable), repris nos planches sous le bras et refait le chemin en direction de l'eau. La deuxième session s'est révélée plus calme en terme d'actions de par deux événements : il y avait moins de vagues et surtout il y avait plus de surfeurs expérimentés... Et bon, on est obligé de laisser la vague à l'expérimenté.. Le débutant se débrouille avec les miettes qu'il arrive à avoir. Alors quand déjà tu galères pour prendre une superbe vague dans les meilleures conditions, prendre une vague pourrie en stressant de se faire gicler par un pro c'est un poil plus tendu. Malgré tout, avec l'expérience du matin derrière moi, j'ai réussi à me lever sur deux-trois vagues (enfin sur la mousse quoi). Ahlala quelle fierté de se tenir droit sur l'océan, les cheveux au vent, les yeux rivés sur la vague... Bon ça n'a pas duré longtemps, je n'avais plus de vitesse et j'ai échoué la tête la première dans les algues, mais c'est pas grave, c'était trop bien !

Après trois heures d'errance dans l'eau et la prise, donc, de quelques vagues, nous avons rebroussé chemin, frayant notre voie parmi les algues de plus en plus présentes avec la marée descendante. Le retour jusqu'à chez moi fut un long moment de coup de barre et je fus vraiment content d'arriver à mon appartement. Un peu de fromage et de pain achetés la veille furent mon repas. Un chapitre d'Ultimate Spiderman tome 2 et pouf, mon esprit s'embrumait assez pour me permettre de sombrer rapidement dans le sommeil. Il était à peine 21h30 et j'ai rêvé d'algues et d'embruns toute la nuit. Vivement la prochaine session !

PS : le blog du jour que je vous conseille est encore une fois un blog BD où le dessin est sobre mais très précis, où les scénarios (quand ce ne sont pas des illustrations) ont une grande force dans le statique et l'immobile. Bref, là encore j'aime beaucoup le travail de cette illustratrice et je vous conseille la lecture de ce blog : La lanterne brisée. Et une info pour les parisiens qui lisent mon blog, ce week-end a lieu dans le 3ème arrondissement la 5ème édition du Festiblog qui est un festival regroupant de très nombreux blogueurs BD. C'est l'occasion de rencontrer les auteurs qui offrent leurs illustrations et BD directement via internet. La plupart sont auteurs BD de manière professionnelle aussi ou au moins en passe de le devenir. Cette année, les deux parrains sont Maliki et Cha dont les blogs sont également très agréables à suivre. Je conseille notamment de lire (et dans ce cas d'acheter) les trois volumes édités par Ankama à partir des planches du blog de Maliki. Enfin bref, là-bas y'aura des stars tels que Boulet, Kek, Penelope Bagieu, Romain Ronzeau, Manu XYZ, Margaux Motin, etc... enfin bref, toute l'élite de la blogosphère BD. Allez-y ce sera bien !

vendredi 18 septembre 2009

Retour à la vie "réelle"

Après le week-end que je vous ai conté (enfin à peu près) lors des posts précédents, le retour à une vie normale, banale, emplie de travail, d'émissions de télé et de seulement un peu de sport fut rude. Comment retourner à une vie où la méditation a assez peu sa place ? Ou le corps enfermé dans un tube de métal matin et soir n'arrive pas à laisser l'esprit s'échapper ?

Fatalement, petite déprime... petit sentiment d'avoir passé l'apogée de ma vie, d'avoir vu et vécu la chose la plus bouleversante qui pouvait m'arriver... Bien évidemment, tout cela est sous le coup de l'émotion, le plus beau jour de ma vie sera toujours le lendemain donc bon tout cela ne fut que passager. Mais j'ai profité de ce petit craquage mental pour craquer pour autre chose. Pour une échappatoire à la rébarbativité de la vie. Pour une solution à comment réaliser un des rêves que j'ai sans pour autant risquer quoi que ce soit. J'ai simplement.... acheté Rock Band 2 pour la wiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!

Alors petit rappel pour les non-geeks de ce blog (et ceux qui ferment les yeux tout le temps puisqu'il y a de la pub partout pour ce type de jeux maintenant), Rock Band est un jeu de rythme dans la lignée de Guitar Hero, où l'intérêt principal est de proposer des répliques des instruments utilisés par les groupes à l'écran. J'étais déjà assez à l'aise avec mon bon vieux Guitar Hero 3 (que j'ai laissé en France avec grands regrets... snif tu me manques fausse guitare), mais alors là on dépasse tout... car.... il y a.... une réplique de batterie !!!! Et je rêve de faire de la batterie depuis des années ! Il n'y a qu'à me voir taper sur tout ce qui bouge dès qu'il y a une chanson en fond. Je suis obligé physiquement de battre le rythme de n'importe quelle musique que j'entends... même la pire daube passe et paf quelques secondes après, mon pied frappe le sol régulièrement ou alors ce sont mes doigts ou mes mains dans leur ensemble qui s'agitent frénétiquement au rythme de la caisse claire. Pire... il est quasiment inévitable que ma tête se mette à dodeliner par saccades...

Le rythme a toujours été un de mes grands problèmes en musique et donc la batterie ne m'a malheureusement jamais parue à ma portée. Et l'achat d'une batterie "juste pour essayer" ne m'a jamais semblé très malin... A part encombrer mon appart et bousiller les oreilles et la sérénité de mes voisins, je n'y vois pas d'intérêt. Surtout que je connais ma volatilité et que si jamais je ne fais pas de progrès très vite, je risque d'abandonner cette voie très vite. Donc cet instrument mystique, fascinant, intrigant, hypnotique m'a toujours semblé hors de ma portée.... Et là.. on me propose à un prix très modique (99$ pour le pack complet) d'avoir la possibilité de prétendre jouer de la batterie... Mais je dis ouiiiiiiiiiiiiiii enfin wiiiiiiiiiii (je me sens obligé de faire ce jeu de mots pourris que tout rédacteur de jeu vidéo fait avec plaisir en permanence).

Donc après avoir tourner autour pendant les 4 derniers mois... après avoir pesé le pour et le contre d'acquérir cet objet particulièrement encombrant... j'ai craqué complètement et autant vous le dire je ne regrette pas !


Et voilà, à défaut d'avoir une vie réelle extraordinaire en permanence, j'ai maintenant une vie virtuelle de star de la batterie, accumulant les concerts tout autour du globe, interprétant des titres mythiques tels que Drain You (Nirvana), Today (Smashing Pumpkins) ou encore Testify (Rage against the Machine). Rah que c'est bon....

Alors je n'ai pas du tout la prétention de dire que j'apprends la batterie, tout cela reste du jeu vidéo, néanmoins, par rapport à la partie guitare qui clairement n'a strictement aucun lien avec l'apprentissage de la vraie guitare, il faut reconnaitre que la fausse batterie ressemble tout de même fortement à une batterie électronique, instrument généralement utilisé par les batteurs pour pouvoir s'entrainer en silence... Donc modestement, j'ai l'impression d'améliorer doucement mon rythme en plus de m'éclater complètement. Et puis bon les baguettes ressemblent bien à des vraies aussi (enfin ça en est quoi), du coup je prends l'habitude d'utiliser ces dernières... Et y'a une pédale pour faire la grosse caisse comme sur une vraie.... Du coup faut apprendre à gérer le rythme du pied séparant de celui des mains.. chose pour laquelle je ne me suis jamais entrainée (contrairement à gérer les mains séparément... je passe le plus clair de mon temps à m'entrainer à ça) et j'ai l'impression de progresser...

Enfin bref, ce jeu est une tuerie absolue, je passe toute ma soirée à frapper mes "peaux" de polymères au rythme dicté par l'écran en face de moi. Je suis un geek, avec légère tendance no-life, j'aime prétendre être un musicien et je le vis bien :)

PS : comme vous pouvez légèrement le remarquer, j'essaye aussi d'avoir un life-style de grunge star : mon appart est complètement en bordel et qu'est-ce que c'est bon de se sentir vraiment chez soi des fois ;)

PS2 : faut que je continue ma rubrique "les trucs à aller voir sur le net" et aujourd'hui, un nouveau blog BD, nettement moins connu que le précédent (Boulet) mais qui présente une ambiance et un humour extraordinaire et cela allié à un talent de mise en scène absolument extraordinaire. Pour moi, c'est l'auteur de BD sur le net qui utilise le mieux le média qu'il a sous la main avec notamment des notes à la limite du dessin animé si on fait défiler les planches rapidement. Une grande maitrise, une ambiance, un humour énorme : voilà pour moi le monde de Raphaël B. A noter qu'il a créé dernièrement un blog réalisé à quatre mains avec l'aide de son compère et scénariste l'esbroufe et qui porte le doux nom de Bruts. Je ne saurais que trop vous conseiller de suivre ces deux blogs (celui de l'esbroufe est quasiment à l'abandon, mais vous pouvez explorer les archives, y'a de très bonnes choses également).

jeudi 17 septembre 2009

Vous reprendrez bien un peu de désert ?

Voici la dernière note sur le trip Grand Canyon area et le thème du jour va être moins funky que les précédents (dans l'ensemble en tout cas) et va s'attacher à décrire finalement la grande majorité des paysages que nous avons vus : le désert. Il faut le reconnaitre, avant d'atteindre les canyons, on a tout de même du traverser des zones complètement désertiques s'étendant à perte de vue. Alors, attention, ce n'est pas désagréable du tout, ça a même quelque chose d'assez grisant. Toute cette immensité et toi au milieu... perdu au milieu de rien... libre quelque part...

Et au milieu de ces déserts, s'élèvent par-ci par-là des massifs rocheux plus ou moins séparés les uns des autres. Une zone toute particulière pour cela est le Parc National de Monument Valley. Là, la géologie très particulière du lieu a permis la présence de quelques monts très localisés et néanmoins très proches tutoient le ciel tandis que nous sommes écrasés sur le sol du désert. C'est vraiment un endroit tout à fait singulier par le fait qu'il est totalement isolé de toute civilisation et qu'un silence intense se fait lorsque les conversations entre randonneurs s'interrompent. Seule la trace du touriste intense se fait entendre par intermittence sous la forme de petits avions qui survolent tous les différents endroits que j'ai décrits ici et qui sont finalement rassemblés dans une petite zone, facilement faisable en avion. J'imagine que ce doit être très impressionnant de voir cela du ciel (du moins d'une altitude peu importante) mais le ballet incessant de ces moustiques mécaniques est légèrement irritant quand on essaye d'entrer en communion avec la nature du lieu.

Bref, cela n'a rien gaché et ces monuments de pierre nous ont donné un intense sentiment d'humilité. Quelle puissance contenue dans quelque chose de totalement immobile... Quand en plus de tout cela, le ciel d'y ajouter sa petite pierre et nous offre des orages emplis d'éclairs plus terrifiants et fascinants les uns que les autres, on a juste envie de s'asseoir et de laisser le monde nous donner une leçon. Je pense que c'est ce que l'on a pris le plus lors de ce week-end : une leçon d'humilité face à la nature dans sa violence intense, face à la nature dans sa puissance immobile et face à la fatigue de l'effort de la randonnée. Ces paysages ont une capacité hypnotique que je n'avais pour l'instant trouvée que face à l'océan et au mouvement incessant des vagues...

Et donc, aussi incroyable que cela puisse paraitre, il m'est apparu possible de rester face à une étendue déserte de très longues minutes sans jamais sentir le moindre sentiment d'inactivité et d'ennui. Au contraire, c'est comme se rendre compte de la futilité des choses, prendre de la distance face à tout ce que l'on peut être confronté dans le reste de sa vie. Bon.. j'en rajoute peut-être et j'pense aussi qu'il est tout à fait possible de visiter ces lieux et d'en repartir tout aussi vide qu'on est arrivés, comme par exemple, en utilisant les différents "tours" que les différents lieux proposent et qui ont une place à peu près aussi élevée dans mon esprit que les audio-tour des musées... autant dire que ce n'est pas très haut... Donc, si vous allez dans ces lieux, je ne saurais que trop vous conseiller de vous préparer à marcher, à transpirer, à avoir des ampoules, à vous écrouler de fatigue le soir, mais empli d'un nouveau respect pour le monde et d'une nouvelle vision de la vie.

Le désert, une leçon de vie ? A mon avis et suivant mon expérience, oui. Et donc, j'espère bien aller dans la Death Valley avant de repartir d'ici, histoire d'en reprendre un coup dans la tête.

Je m'arrête donc ici pour tout ce week-end de bonheur et vais devoir revenir à des choses beaucoup plus terre-à-terre pour la prochaine note... Enfin c'est la vie et je suis heureux d'avoir pu vivre ça.


dimanche 13 septembre 2009

Grand Canyon

Et nous voilà à la Masterpiece de notre voyage, le Grand Canyon. Alors tout le monde a entendu parler de celui-ci, a surement déjà vu des photos, voire des vidéos de lui, mais heureusement pour la magie du lieu, on est nettement moins nombreux à avoir parcouru ses pentes. Oui ça perd toujours un peu de magie quand tout le monde a déjà fait ce que vous vous apprêtez à faire. Mais, une fois n'est pas coutume, je vais vous faire le résumé chronologique de cette journée.

En effet, nous avons passé une seule journée dans le Parc National du Grand Canyon, mais alors quelle journée ! Une journée dont finalement il m'a fallu une semaine pour m'en remettre. Mais reprenons cela dans l'ordre. Nous avions une chambre d'hotel dans la ville de Page, située à environ 2 heures de celui-ci et pour échapper à la chaleur matinale, nous voulions arriver à une heure où le soleil n'avait pas encore atteint son apogée... Fatalement, cela nous a amené à nous lever à 4h40 du matin.. Raaah déjà, on sent qu'il va falloir le mériter ce fameux Canyon !

Sur la route à 5h, nous avons donc pu nous délecter du lever de soleil vers les 6h du matin alors que nous traversions des régions plus ou moins désertiques, légèrement agrémentées par des massifs rocheux disposés de-ci et de-là. Nous arrivâmes sur les lieux aux alentours de 7h30 et déjà le soleil faisait doucement son oeuvre. Nous fîmes alors notre première rencontre avec l'immensité du vide du Grand Canyon. Que c'est impressionnant vu de haut ! Que le Colorado qui coule en son centre semble éloigné !

Nous avons donc observé, rapidement, ce gouffre de haut.. mais nous avons décidé encore plus rapidement d'en attaquer la descente. Alors il faut savoir qu'il existe forcément plusieurs pistes de randonnée pour descendre dans le Canyon, et elles sont de difficultés diverses et de longueurs diverses. L'une d'entre elles semblaient tout indiquée pour nous puisqu'elle consistait en une descente dans le Canyon, un peu de marche le long du Colorado et une remontée sur un autre chemin. Parfait !

Oui mais voilà, lors du rapide voyage en bus pour nous amener au début de la piste (oui il y a des bus pour s'éviter les premiers kilomètres et se rendre rapidement aux lieux d'intérêt dans les Parcs Nationaux), nous avons pu voir placarder un peu partout qu'il n'était pas du tout recommandé d'envisager de descendre jusqu'à la rivière et remonter dans la même journée. Ah mais argl quoi ! Bon tant pis, on est là, autant aller le plus loin que nos organismes peuvent le permettre et si on ne touche pas la rivière, pour une question de sécurité, et bien tant pis !

Le temps d'arriver, il est 8h et un soleil rasant illumine le Canyon. Une superbe lumière associée à un ciel sans nuage, un temps parfait.. pour autant qu'on n'ait pas envie d'échapper à la chaleur. Bref, profitons du beau temps, et on verra bien pour la chaleur. C'est néanmoins chargé d'environ 5 litres d'eau dans mon sac et d'une quantité de nourriture nécessaire dans mon sac que ma descente s'entame. Mon co-randonneur n'est pas en reste bien évidemment et nous sommes donc parés pour une randonnée de qualité !
Le chemin est tout d'abord à flanc de pente et mon vertige me rappelle qu'il ne faut pas rigoler avec la montagne mais néanmoins la descente est assez facile et nos pieds encaissent facilement les premiers kilomètres. A l'inverse nos yeux ne s'en sortent pas tellement le spectacle est fascinant. Quelle immensité.. quelle splendeur... Et cette question qui me passe son temps à me revenir dans la tête : mais par où sont passés les premières personnes qui ont arpentées cet endroit ? Par la rivière ? Ou par le canyon ? Et comment ont-ils survécu ? Il n'y a rien à manger, pas d'eau (à moins d'aller jusqu'au Colorado).... J'ai une certaine admiration pour les indiens qui vivaient dans cette zone et qui arrivaient à survivre (les Navajos si je ne me trompe pas.. même s'ils devaient plutot être situés plus à l'est).

Le soleil monte dans le ciel pendant ce temps et la température augmente rapidement. Chaque zone d'ombre est déjà une oasis de fraîcheur et il nous reste bien du chemin sur la piste. Cependant, après seulement deux heures de descente, les deux tiers de la descente jusqu'au Colorado sont engloutis et il est donc seulement 10h du matin... Bon... Défions un peu les règles établies par le Parc et aventurons-nous plus bas puisque nos physiques semblent nous le permettre. Nous franchissons donc les différentes étapes que comporte la piste établie par les Rangers et nous arrivons à la véritable chute qui correspond au Canyon. En effet, on peut diviser le Canyon en 3 phases : tout d'abord, le plateau le plus élevé qui chute rapidement à un premier palier où la pente s'adoucit très fortement jusqu'à atteindre une certaine horizontalité puis, la fin de ce deuxième plateau débouche sur le vrai Canyon dont la pente est extrêmement raide et qui s'achèvera avec le lit du Colorado.

Bon, pas plus de teasing, dans notre confiance par rapport au temps que nous avions mis pour la descente et vu notre réserve d'eau, de nourriture et la confiance dans nos physiques respectifs, nous avons atteint le fleuve en finalement trois heures. Et alors, le Colorado... et bien je ne sais pas pourquoi (enfin si, la boue), était d'une couleur chocolat chaud assez incroyable. J'avais envie de me jeter dedans pour me délecter d'une saveur chocolatée... enfin bon je ne l'ai pas fait parce qu'évidemment ce n'en était pas. Mais ce coté rivière de Willy Wonka avait quelque chose d'assez magique. Et puis le fait de savoir qu'une remontée sévère nous attendait, cela rend toute cette expédition plus savoureuse.

Le Colorado est agrémenté de divers ponts qui laissent imaginer le travail que cela a du représenter... Déjà qu'on a du mal à descendre jusque-là, alors entreprendre des travaux dans cette zone.. ahlala.. Et encore je n'ai pas parlé des employés du Parc rencontrés dans la descente qui s'occupaient de maintenir la piste de randonnée en bon état... Faut vraiment aimer bosser en montagne. Je pense que je ne suis pas encore prêt pour ce genre de travail :)

Une heure, une heure et demie de balade le long du Colorado et nous arrivons à une plage où je pus enfin plonger mes mains dans la fraîcheur de la rivière. Un peu d'eau sur la nuque, le T-shirt et hop nous voilà repartis, attaquant cette fois-ci l'attaque de la montée. Et là... Tac ! Une attaque violente dans mon pied droit vient me bloquer deux orteils... Et oui, je me ballade en chaussures de sport (je n'aime pas les chaussures de rando de toute façon) et j'ai le dessous du pied légèrement fragile (enfin je saute partout alors ça arrive vite :D), du coup, à force d'appuyer sur l'avant de mon pied, j'ai fragilisé mes tendons et une petite crampe s'est faite... Bon bah y'a plus qu'à... Alors ça s'est amélioré avec le temps, mais pendant quasiment quatre heures, j'ai eu le plaisir de marcher sans m'appuyer sur deux de mes orteils... Je ne vous le conseille pas :)

Bref, c'était tout de même pas une douleur assez insupportable pour m'empêcher de marcher, donc on a englouti la remontée comme nous avions englouti la descente. Et autant sur le chemin de l'aller nous n'avions croisé que des refuges sans eau potable ni ombre décente, autant sur ce chemin, les touristes étaient légions et les points de ravitaillement en eau et de détente à l'ombre étaient nettement plus fréquents. Nous en avons bien sur profité pour renouveler notre eau qui commençait à trop absorber la chaleur externe et pour effectuer une pause bien méritée. Cela faisait déjà 5 ou 6 heures que nous marchions, mais le sommet semblait encore loin.

C'est finalement après 9 heures de marche (ou plus exactement 8h45 si on veut être précis) que nous avons rallié le plateau le plus élevé et la station de bus la plus proche nous ramenant à notre voiture. Un dernier tour au niveau de la plateforme gorgée de touristes surplombant le Canyon dans son ensemble et nous avons repris la route en direction de la ville de Williams et de l'auberge de jeunesse luxueuse qui nous attendait sur une portion de la mythique Route 66. Là, une pizza et une bière bien méritées nous rassassièrent et nous nous écroulâmes fourbus vers les 22h...

Alors concrètement que retenir de tout cela ? Tout d'abord que l'avertissement des Rangers est tout de même bien réel et que sans notre réserve d'eau et de nourriture, nous aurions eu toutes les peines du monde à finir notre escapade. Donc surtout ne pas prendre cela à la légère. Cependant, si la préparation (physique et matérielle) est suffisante, alors cette aventure est totalement réalisable en une journée. Et enfin que dans tout ça... qu'est-ce que c'est beau.... Des paysages là encore à la limite de l'irréel avec des couleurs qui m'ont fait penser à des paysages chinois (que je n'ai certes vus qu'en photos mais bon). Notamment la partie la plus encaissée du Canyon qui, grâce à la proximité du Colorado, est nettement plus verte de végétation tout en conservant le côté ocre de la région.

Un grand moment, une grande fatigue et quel plaisir ! Si je devais la conseiller, je proposerai tout de même d'effectuer cette randonnée en deux jours, avec une nuit dans la vallée sous une tente, pour pouvoir profiter encore plus du paysage. Concentrés que nous étions sur notre fatigue et le temps qu'il nous restait pour atteindre le bout avant la nuit, nous n'avons pas pu, à mon sens, complètement profiter de ce paysage dantesque. Il est toujours préférable de ralentir la cadence pour en augmenter le plaisir. Néanmoins... quel bonheur...


samedi 12 septembre 2009

RVB

Toute personne ayant fait un peu d'optique dans sa vie ou possédant simplement un téléviseur aura compris que la note de ce jour va porter sur les couleurs et plus précisément sur le mélange des teintes Rouge-Vert-Bleu qui décrivent les courbes de la région que nous avons visitée. En effet, ce qui saute le plus aux yeux après l'impression vertigineuse qui nous assaille à l'approche des canyons, c'est l'intensité des couleurs et surtout comment elles tranchent les unes avec les autres.

Concrètement, le sol est rouge-ocre, le ciel est (généralement) d'un bleu profond et malgré le coté désertique de la zone, les végétaux présentent une couleur verte très franche. Ce mélange crée une ambiance incroyable et légèrement irréelle mais qui vient frapper les yeux et nous transporte dans un monde à la limite du fantastique.

Alors pour préciser un peu, ce contraste est particulièrement visible dans la région de la Sedona Valley qui présente des massifs rocheux d'un rouge vif qui s'extraient d'une terre recouverte de végétaux. De grandes étendues rocheuses dépourvues d'une quelconque autre teinte et que l'on peut arpenter avec un plaisir non dissimulé. Nous avons d'ailleurs pu nous amuser à courir dans la descente d'un de ces massifs, sautant de caillou en caillou, effrayant les quelques touristes courageux qui entamaient la montée alors que nous descendions. C'est la descente la plus rapide que nous avons effectuée et pour ma part la plus jouissive. J'avais presque envie de remonter pour recommencer immédiatement... Je suis irrécupérable et comme je le précisais, heureusement que j'ai le vertige, sinon j'aurais déjà sauté depuis longtemps dans un ravin :)

Ce contraste de couleurs est aussi très visible dans le Parc National de Zion où nous avons déambulé dans l'Echo Canyon. Plus pentu, moins étendu mais peut-être plus impressionnant, le sentiment qu'il m'a laissé est que je dois y retourner le plus vite possible pour pouvoir découvrir le reste de ce parc qui semble être une réserve de lieux plus magiques les uns que les autres. Par manque de temps nous n'avons pas pu terminer la randonnée que nous avions commencé et avons du rebrousser chemin et c'est une des frustrations qui ressort de ce voyage. Tout cela m'incite simplement à me dire qu'il faudra que j'y retourne.

De la même manière, mais plus ponctuellement, le site Horseshoe Bend m'a complètement captivé. Dans ce cas, seul un lieu était à observer et la visite nous a alors permis de nous poser pour contempler la beauté de la nature qui se présentait à nous. Et alors là, niveau couleur, et bien c'est bien simple, nous avions l'impression d'être devant une peinture. En arrivant, de loin, face au site, j'avais l'impression qu'une énorme toile était posée sur le sol et qu'un artiste s'était fait plaisir et avait recouvert de peinture une zone immense. En me rapprochant, bien sur, cette impression a eu tendance à disparaitre, mais néanmoins, je reste toujours complètement fasciné par ce lieu qui reste peut-être dans mon souvenir celui qui m'a le plus marqué. Peut-être grâce au temps que nous avons passé à l'observer.. peut-être grâce à la petite session de "Taï-chi" improvisé que je me suis permis.... peut-être tout simplement car ce lieu est magique...

Finalement, dans cette série, je vais vous parler d'Antelope Canyon. Niveau couleurs, cela ressort moins sur les photos, mais là aussi, elles apportent une magie à l'ensemble du lieu. Antelope Canyon, qu'est-ce que c'est ? Tout simplement une faille creusée dans la terre où l'on peut s'aventurer, coincé entre les parois. On n'est pas dans de la spéléologie puisqu'à tout instant, on aperçoit le ciel au-dessus de nous, mais l'espace qui nous est alloué est réduit à quelques dizaines de centimètres par moments. Aucun sentiment d'oppression de par le fait que le lieu reste ouvert, mais quel régal pour les spiderman en herbe que nous sommes ! J'ai donc passé un peu mon temps à avancer à l'horizontale, mains appuyées sur un mur, pieds sur l'autre, et hop on est parti. Ahlala quel plaisir !! Et donc pour rester dans le thème du jour, la luminosité très particulière due à la faible ouverture de la faille associée aux teintes ocres de la terre que nous arpentions amène à une ambiance très chaude, très ronde, très douce, limite maternelle... Magnifique...

Voilà pour aujourd'hui, comme d'habitude je vous laisse des photos pour illustrer mes propos (enfin je suis sur que vous avez déjà regardé tout ça quand vous en arrivez à lire ce paragraphe) et à la prochaine pour une visite guidée du Grand Canyon (aaah teasing quand tu nous tiens :))

Ah et puis tout de même, un petit point important (peut-être pas pour vous, mais pour moi oui), vous pouvez remarquer sur les photos que les nuages étaient régulièrement de la partie. Et bien, ça y est.. après 4 mois de sécheresse totale, j'ai pu regouter au doux plaisir de la pluie qui inonde mon corps. Alors inonder n'est peut-être pas le terme idoine puisqu'il s'agissait uniquement de quelques gouttes, mais on ne se rend pas compte d'à quel point cette pluie peut manquer quand on a l'habitude de la recevoir régulièrement. Quatre mois sans goutte, c'est long. Et cette petite averse fut appréciée à sa juste valeur !


jeudi 10 septembre 2009

Envolons-nous !

Profitant d'un jour de congé et d'un jour férié (Labor day, premier lundi de septembre), j'ai rejoint le personnage rodant sur ce blog sous le pseudonyme du Croco_aux_States qui réside dans la ville de Los Angeles pour un petit trip dans des parcs nationaux américains. Ce trip de quatre jours fut particulièrement intense et va nécessiter plusieurs notes pour s'en sortir. Mais comme je n'ai pas été personnellement satisfait de la manière dont j'ai raconté les précédentes visites de parc et de balades hors de SF, je vais changer de méthode. J'abandonne donc la classique voie chronologique pour me rabattre sur mon idée première de ce blog : des thèmes. Ayant déjà épuisé les superlatifs de mon vocabulaire, j'ai donc décidé de m'attacher plus aux sensations, au ressenti, aux atmosphères du voyage.

Néanmoins, pour une facilité d'appréhension des lieux et de l'ambiance générale, je vais commencer par un petit résumé global de ce que nous avons fait. Alors, en gros, le trip se situe dans 3 états américains : le Nevada (mais rapidement.... surtout la route en fait), l'Utah et l'Arizona. Ces états, situés à l'est (forcément) de la Californie abritent un certain nombre de parcs nationaux plus ou moins connus. Le plus connu d'entre eux est le parc du Grand Canyon, il est situé en Arizona et occupera peut-être une note de blog entière, on verra suivant ce que je décide de faire, je ne suis pas vraiment fixé. Mais nous ne nous sommes pas limités à celui-ci et nous avons profité de notre passage dans cette région pour aller visiter d'autres lieux avec dans le désordre : Monument Valley, Antelope, Horseshoe Bend, Zion National Park, Sedona Valley et le Lake Powell (enfin juste un tout petit bout). Alors vous allez me dire... 4 jours... et tout ça ?? Mais vous avez tracé comme des idiots de touristes et pas profité du tout des lieux mythiques que vous avez traversés ?? Alors non en fait, nous avons pris le temps de profiter de chacun de ses lieux, mais bien sur, pour en appréhender toute l'essence, des jours, des semaines entières ne suffiraient pas. Donc nous avons fait au mieux, allant peut-être trop vite par moments, mais essayant au maximum de ne pas gaspiller le temps qu'il nous était donné pour profiter de l'intensité des visites.

Maintenant qu'un nom est posé sur les différents lieux que nous avons arpentés, nous pouvons nous concentrer sur ce qui nous intéresse aujourd'hui : l'élément air, l'envolée, le vertige. En effet, le premier sentiment qui ressort de toutes ces visites c'est l'élévation qui nous envahit. On s'élève, on s'éloigne de la bassesse de ce monde pour atteindre quelque chose qui dépasse tout cela de loin. Alors cela est du à plusieurs paramètres : la plupart des lieux visités sont des canyons, donc forcément propice à un fort dénivelé, l'immensité de ceux-ci et dont le sentiment que l'on est vraiment tout petit et enfin au fait qu'on a passé notre week-end à sauter dans tous les sens.

Quiconque a déjà fait une randonnée avec moi sait qu'il est difficile de me garder calme lors de cet exercice et notamment de me garder sur le sol plus de 5 minutes d'affilée. Autant dire que je me suis faire plaisir lors de ces balades. Tout d'abord parce que c'est rempli de spots parfaits pour un saut avec élan, et ensuite parce que mon partenaire de balade (et rien de plus hein... rien de romantique là-dedans, shigeru miyamoto m'en garde ! (oui en tant qu'athée, l'expression "Dieu m'en garde" n'ayant pas de sens, je suis obligé d'adapter... et si vous connaissez pas Shigeru Miyamoto, alors votre niveau de geekitude n'est pas assez élevé et il est temps de faire appel à votre ami Google)) est un fan des photos en l'air. Donc bon, j'allais pas lui bloquer ce plaisir, donc on s'est amusé à sauter à tous les endroits où nous sommes allés.

A toutes ces sensations, il s'est forcément lié, dans mon cas, un sentiment de vertige à certains endroits. On peut notamment citer le cas de Horseshoe Bend, un canyon en U qui fut le lieu d'une belle séance de méditation, mais également d'une peur à l'approche de la paroi rocheuse verticale. A ce propos, je m'étonne toujours de la capacité des gens à ne pas se rendre compte du danger permanent que présente le vide. Dans le cas présent, nous avons affaire à une paroi d'environ 100 mètres de haut (au jugé comme ça, à brule-pourpoint) associée à un vent relativement violent et tourbillonnant... Et bien tout cela n'empêche pas la plupart des gens à se risquer à moins de quelques centimètres du bout de la paroi horizontale pour avoir le meilleur point de vue au mépris de toute prudence. A cela se rajoute évidemment la présence d'enfants et on est au bord du drame à tout instant... Quelque part, je bénis mon vertige de m'empêcher de faire n'importe quoi et je le remercie de m'avoir, surement, sauvé la vie à plusieurs reprises. Finalement, c'est peut-être un instinct de survie qui m'habite, connaissant mon caractère casse-cou dans les montagnes.

Bref, j'ai réussi à revenir à la civilisation en entier et je n'ai vu aucun enfant tombé d'une falaise. Mais de nombreux panneaux prévenant les randonneurs que des chutes mortelles ont survenues sur ces pistes m'incite à la plus grande prudence. Enfin bon, tout va bien hein :)

Je m'arrêterai aujourd'hui sur ça, car mon corps et ma tête n'ont pas encore récupéré de la fatigue accumulée en quatre jours, et je vous laisse en compagnie d'une petite sélection de photos qui essayent d'exprimer le thème du jour.

Pour ma part, je vais rester encore un peu sur mon nuage, en apesanteur, loin de tout tracas, l'esprit libre.

PS : si vous avez des remarques sur ce style, n'hésitez pas. Ce blog est aussi pour vous tout de même.... Si vous préférez du chronologique, du classique, de l'anecdote... bah faut le dire :)