Voici la dernière note sur le trip Grand Canyon area et le thème du jour va être moins funky que les précédents (dans l'ensemble en tout cas) et va s'attacher à décrire finalement la grande majorité des paysages que nous avons vus : le désert. Il faut le reconnaitre, avant d'atteindre les canyons, on a tout de même du traverser des zones complètement désertiques s'étendant à perte de vue. Alors, attention, ce n'est pas désagréable du tout, ça a même quelque chose d'assez grisant. Toute cette immensité et toi au milieu... perdu au milieu de rien... libre quelque part...
Et au milieu de ces déserts, s'élèvent par-ci par-là des massifs rocheux plus ou moins séparés les uns des autres. Une zone toute particulière pour cela est le Parc National de Monument Valley. Là, la géologie très particulière du lieu a permis la présence de quelques monts très localisés et néanmoins très proches tutoient le ciel tandis que nous sommes écrasés sur le sol du désert. C'est vraiment un endroit tout à fait singulier par le fait qu'il est totalement isolé de toute civilisation et qu'un silence intense se fait lorsque les conversations entre randonneurs s'interrompent. Seule la trace du touriste intense se fait entendre par intermittence sous la forme de petits avions qui survolent tous les différents endroits que j'ai décrits ici et qui sont finalement rassemblés dans une petite zone, facilement faisable en avion. J'imagine que ce doit être très impressionnant de voir cela du ciel (du moins d'une altitude peu importante) mais le ballet incessant de ces moustiques mécaniques est légèrement irritant quand on essaye d'entrer en communion avec la nature du lieu.
Bref, cela n'a rien gaché et ces monuments de pierre nous ont donné un intense sentiment d'humilité. Quelle puissance contenue dans quelque chose de totalement immobile... Quand en plus de tout cela, le ciel d'y ajouter sa petite pierre et nous offre des orages emplis d'éclairs plus terrifiants et fascinants les uns que les autres, on a juste envie de s'asseoir et de laisser le monde nous donner une leçon. Je pense que c'est ce que l'on a pris le plus lors de ce week-end : une leçon d'humilité face à la nature dans sa violence intense, face à la nature dans sa puissance immobile et face à la fatigue de l'effort de la randonnée. Ces paysages ont une capacité hypnotique que je n'avais pour l'instant trouvée que face à l'océan et au mouvement incessant des vagues...
Et donc, aussi incroyable que cela puisse paraitre, il m'est apparu possible de rester face à une étendue déserte de très longues minutes sans jamais sentir le moindre sentiment d'inactivité et d'ennui. Au contraire, c'est comme se rendre compte de la futilité des choses, prendre de la distance face à tout ce que l'on peut être confronté dans le reste de sa vie. Bon.. j'en rajoute peut-être et j'pense aussi qu'il est tout à fait possible de visiter ces lieux et d'en repartir tout aussi vide qu'on est arrivés, comme par exemple, en utilisant les différents "tours" que les différents lieux proposent et qui ont une place à peu près aussi élevée dans mon esprit que les audio-tour des musées... autant dire que ce n'est pas très haut... Donc, si vous allez dans ces lieux, je ne saurais que trop vous conseiller de vous préparer à marcher, à transpirer, à avoir des ampoules, à vous écrouler de fatigue le soir, mais empli d'un nouveau respect pour le monde et d'une nouvelle vision de la vie.
Le désert, une leçon de vie ? A mon avis et suivant mon expérience, oui. Et donc, j'espère bien aller dans la Death Valley avant de repartir d'ici, histoire d'en reprendre un coup dans la tête.
Je m'arrête donc ici pour tout ce week-end de bonheur et vais devoir revenir à des choses beaucoup plus terre-à-terre pour la prochaine note... Enfin c'est la vie et je suis heureux d'avoir pu vivre ça.
Une leçon d'humilité, une leçon de vide, une leçon de vie.
RépondreSupprimerUne leçon à faire partager sans aucun doute :)