lundi 31 août 2009

Voile ah !

Il est temps de sortir un peu des balades et des critiques et de varier un peu ce blog. Alors on m'a demandé de la vie quotidienne, de l'anecdote sur l'amérique... ça va être très dur, je ne sais vraiment pas quoi raconter sur cela. Par contre, et c'était (un peu) le but de ce blog à la base, je vais vous tenir au courant de ce que je fais de ma vie ici.

Comme la plupart d'entre vous le sait, j'ai une tendance à vouloir faire du sport en permanence depuis quelques années et ma vie ici n'échappe pas à la règle. Malencontreusement jusqu'à présent, la plupart des mes activités sportives sont assez solitaires, avec notamment de la muscu et de la piscine. C'est pas facile d'entretenir une bonne conversation avec de bonnes blagues quand on est sous l'eau ou qu'on est dans une salle de muscu loin de ses quelques potes. Alors oui je pourrais lier une conversation avec les gens de ma résidence qui soulèvent des poids quatre fois plus lourds que moi ou avec les mères de famille qui font de la marche (lente) sur tapis, mais voilà, cela ne me correspond pas tellement.

Du coup, profitant de ce qu'un copain voulait en faire, je me suis rabattu sur l'apprentissage de la navigation à voile. Je vous l'accorde tout de suite, on est loin d'un sport très usant comme j'ai l'habitude de les pratiquer. Oui, là on est plus dans la balade que dans la transpiration. Autant être clair, j'ai choisi cela plus par défaut qu'autre chose et plus par l'opportunité que me procure la Bay Area. Je suis un grand amateur de l'océan, mais j'avoue préfèrer me sentir dans l'eau qu'au-dessus. J'aime la douce sensation de l'eau portant mon corps et des vagues me balançant. J'aime la liberté que cela procure et de cette sensation de communion totale avec un élément que l'on peut ressentir à ce moment. Quel plus grand plaisir que de se faire emporter dans un tube et se faire projeter contre le sable doux de la plage ? Quel plus grand plaisir que de finir la journée, les cheveux pleins de sable, le corps légèrement douloureux et les jambes coupées par la fatigue de la lutte incessante contre la force de l'océan ? Je n'en connais pas beaucoup de plus grand. Mais bizarrement, se faire porter par l'océan sans le toucher ne m'a jamais réellement et complètement attiré. Au contraire, la présence sous mon corps d'une étendue infinie que je ne peux voir ne me tranquilise pas et j'ai plus l'impression de perdre la sensation de liberté pour y gagner une sensation de soumission totale au bon vouloir de la nature. Là où étendre mon corps dans l'océan me semble une symbiose, étendre mon corps sur un objet posé sur celui-ci me semble être une soumission totale et perdre la relation d'échange pour se livrer entièrement et de manière limite masochiste à sa puissance.

Fatalement, avec une description comme cela, on est en droit de se demander : mais pourquoi t'en fais alors ? Et bien, par esprit de sociabilité, pour faire une activité externe au travail avec un collègue et ensuite parce que la baie propose des points de vue extraordinaires de la cote mais il est légitime de penser que de l'océan, de nouveaux points de vue encore plus dégagés peuvent se faire. Donc, après quelques mois de réflexion et de tournage autour du pot, nous nous sommes finalement résolus à intégrer un club de voile. Pour la modique somme de 70$ et de deux heures de travail au sein du club, j'ai acquis le droit de participer à des cours toutes les semaines pendant la durée de trois mois. Autant dire que c'est donné, donc là encore pourquoi se priver ?

Concrètement, en quoi cela consiste dorénavant ? Les cours sont d'une durée d'environ une heure et demie, situés sur un petit bateau comme ceux que vous pouvez voir sur les photos ci-jointes, avec la présence d'un skipper dit "junior". Ce skipper est donc un jeune navigateur qui était à notre place quelques mois/années auparavant et qui n'est donc généralement pas forcément très expérimenté et cela peut avoir des bons et des mauvais cotés. Les mauvais semblent assez évidents avec le fait qu'il n'est pas forcément très doué et ne pas être capable de donner toutes les explications que l'on pourrait souhaiter. Les bons cotés sont qu'ils sont généralement assez jeunes, très peu condescendants car très proches de notre niveau, et tout de même assez détendus. Les équipages sont de l'ordre de 4 à 5 personnes et les autres sont généralement aussi peu au courant de ce qu'ils font que nous, ce qui est rassurant. Mais voilà... avec des skippers "juniors" et bien on n'a pas le droit d'aller bien loin.. voire même pas loin du tout.. En gros, il faut que l'on ait toujours à portée de vue l'embarcadère d'où l'on est parti, au cas où un problème arriverait, quelqu'un du club doit pouvoir nous voir pour venir nous secourir... Bilan, on a le droit de faire des allers-retours entre la marina de Berkeley (lieu de départ) et la marina d'Emeryville... qui doit bien être située à 2 ou 3 km de distance au moins ! Donc on fait des lignes droites d'une marina à l'autre en faisant la manoeuvre la plus dangereuse du monde : faire un demi-tour au bout.... Alors je sais, il faut bien apprendre, on ne va pas s'aventurer sur toute la baie (qui peut être dangereuse) sans rien savoir, avec un skipper peu expérimenté... mais bon on s'ennuie quand même un peu. Et du coup, comme on est obligés d'être très proches du bord, niveau point de vue, c'est tout de même calme.

Enfin, ne soyons pas trop mesquins, ça reste tout de même très intéressant et très vivifiant. Et puis quel plaisir de laisser trainer sa main dans la fraicheur de la baie !... Et comme d'habitude, je ne laisse pas le temps aux choses de se mettre en place et je ne suis qu'à mon deuxième cours, donc il est tout à fait possible que tout cela s'améliore et prenne un peu plus de corps très rapidement. Je l'espère en tout cas !

Et grand intérêt de tout cela : je prends les cours le samedi matin à l'aube (10 h !! Le truc de fou) et je m'y rends en vélo. Le plaisir vient lors du chemin du retour, lorsque le brouillard matinal a eu le temps de disparaitre ou du moins de s'atténuer et que le chemin du retour prend place le long des marina. Ah la douce vision de la silhouette du Bay Bridge, de la skyline de San Francisco et de la Sutro Tower qui émerge des nuages. C'est très agréable, très relaxant et comme ça je fais ma petite promenade dominicale le samedi et j'en suis débarassé pour pouvoir glandouiller devant la télé le dimanche. C'est bien fait quand même !

dimanche 30 août 2009

Du blabla, des photos et des super-héros

Suivant la logique affichée sur les derniers posts, après une critique, je me sens obligé de livrer ce que je suis moi-même capable de faire et donc de m'exposer à la critique. Et la fibre artistique que je vais exposer cette fois-ci est encore une fois la fibre photographique. Oui j'ai un nouvel appareil photo alors je l'utilise, tant qu'à faire.

Le sujet du jour est plutot dans la tendance abstraite et le but réel de ces photos est de se rapprocher d'une peinture plus que d'une photo. Alors fatalement, je ne maitrise pas encore mon domaine (et je ne le maitriserai jamais, je suis beaucoup trop frivole pour cela) et on reconnait très facilement le sujet pris lors de ces photos, mais je trouve que cela reste assez harmonieux. Comme vous vous en doutez, je me suis de nouveau amusé avec le temps d'exposition pour parvenir à créer des lignes lumineuses et des décors floutés. Le résultat fut presque au-delà de mes espérances pour une fois. J'ai tendance à être extrêmement déçu par mes photos, mais là, à la fin de la journée de balade, ce sont celles que j'ai préférées ! (Enfin encore une fois, ce fut une réaction à chaud et je suis vraiment très mauvais pour les réactions à chaud, il faut toujours que je laisse les choses décanter un minimum).

Alors par contre, comme à chaque fois que je vous présente des photos, le texte n'est pas des plus aisés à écrire puisque fondamentalement je n'ai pas de sujet. Je vais donc devoir de nouveau improviser sur un thème. A force je me demande si je ne devrais pas me lancer dans des spectacles d'improvisation. Au moins, après, écrire des notes de blog me paraitrait un jeu d'enfant.

Que raconter alors ? Ma vie quotidienne ? Non tout de même, je n'ai pas commencé ce blog pour vous raconter que ce midi j'ai mangé un burger, j'ai mes limites dans l'étalage de trucs dont tout le monde se fout. Non, ce que je vais essayer de faire, c'est de caser dans ce post quelques divers trucs dont j'ai envie de parler mais qui ne suffisent pas pour faire une note entière. Préparez-vous donc à une note fourre-tout au possible.

Commençons par mon dernier craquage du moment. Oui, ça y est j'ai franchi le pas... je me suis mis au comics. La plupart d'entre vous le sait, je suis un accro aux mangas. J'ai commencé ma collection il y a maintenant 15 ans environ (lors de mon année de 6ème en fait), et j'ai arrêté de faire le décompte du nombre de mangas que je possède car je n'ose plus penser à l'argent que j'ai mis là-dedans. Pour résumer, je pense que j'ai dépassé le millier de mangas... Et cela bien sur, c'était avant que je me lance dans la BD franco-belge il y a maintenant seulement un an. Je n'ai pas encore rattrapé le retard que j'ai accumulé dans ce domaine, et ce n'est pas à SF que je vais le refaire, mais bon j'avais tout de même commencé à m'investir un peu dans ce domaine également. Mais jusqu'à présent, j'avais toujours reculé face à l'immensité du monde impénétrable des comics. Pourquoi impénétrable ? Tout simplement car certains univers existent depuis les années 50 et sont passés entre les mains de tant de scénaristes et de dessinateurs que pour comprendre toutes les subtilités de chacun de ces univers, c'est des cartons entiers de comics que je devrais acheter. Du coup, j'avais résisté jusqu'à présent à la tentation de me laisser immerser dans ce monde intriguant. Mais voilà, j'ai pris le parti de venir aux Etats-Unis avec comme objectif non dissimulé d'essayer de m'intégrer à la vie américaine, à la culture américaine en elle-même (et surtout essayer de ne pas recréer mon cocon francilien dans un pays étranger, tel un colonisateur des temps modernes). Alors pour un fan d'histoires dessinées, venir au pays des comics et ne pas se laisser emporter par tout cette ambiance serait d'une part incompréhensible et surtout ridicule. Tout cela va s'accompagner d'un problème matériel majeur : le stockage. Je vous passe sous silence le déménagement du dit millier de mangas de l'ancien appartement, tout en vous laissant imaginer le problème évident de ramener des cartons de comics en France. Alors je n'ai pas encore de solution à ce problème. Je sais juste qu'il m'est nécessaire d'avoir mon quota d'aventures en vignette et que c'est le moment idéal de se plonger dans les mondes de Marvel et de DC Comics.

Du coup, j'en profite pour faire une rapide parenthèse sur les comics en eux-mêmes. Je ne suis pas un spécialiste comme vous l'avez compris et donc toute correction ou précision sur ce qui va suivre est bien entendu la bienvenue. Les comics, donc, sont globalement divisés en deux univers qui correspondent aux deux éditeurs : Marvel et DC Comics. La différence entre ces deux éditeurs va se retrouver au niveau de l'ambiance globale des comics eux-mêmes (plutot super-pouvoirs bling-bling pour Marvel, et plutot univers sombre et pessimiste pour DC Comics). Bien entendu, même si vous ne connaissez pas ces univers, vous avez déjà entendu parler de tous les héros des deux clans. Petit résumé des plus connus des super-héros des deux:

Coté Marvel : les plus connus vont être Spiderman (le leader incontesté de cet univers et également un peu des comics en général), les X-men, Hulk, Iron-Man, Captain America, etc, etc... La plupart de ces héros ont un dénominateur commun sous la personne de leur créateur : Stan Lee. C'est, je crois, lui qui a créé la plupart de ces héros et en a fait toute la popularité qu'ils ont aujourd'hui. Leur coté flamboyant et mirobolant leur a valu quasiment à tous la consécration cinématographique de rigueur (il me semble que le film sur Captain America est sur les rails, mais cela reste une information à vérifier cela dit). Ils représentent un peu tout le patriotisme américain et les rêves d'enfants et adolescents du monde entier. Simples, extrèmement efficaces et surtout basés sur des personnages auxquels on a envie de s'identifier, ils sont, je pense, les héros les plus populaires aux Etats-Unis.

Coté DC Comics : on n'est tout de même pas en reste avec des noms extrèmement connus, avec les têtes d'affiches que sont Batman et Superman. Les suivants sont généralement moins connus, tels que Green Lantern (mais ne vous inquiétez pas, le film arrive donc vous allez le connaitre), Wonderwoman ou encore les Teen Titans, même s'ils ont tout de même une certaine renommée. Les personnages présentés ici, sont beaucoup moins glamour que les Marvel et présentent généralement une part d'ombre (enfin surtout Batman reconnaissons-le) qui implique une plus grande maturité des comics eux-mêmes. Je ne m'étendrai pas sur le cas de Superman que je connais peu en comics, mais dont je déteste à peu près toutes les adaptations cinématographiques et télévisuelles qui me laissent à penser à un ramassis de belle pensée et de bons sentiments. Par contre, il est à rajouter que DC Comics ne s'appuie pas que sur ses stars. En effet, c'est également l'éditeur du fameux scénariste Alan Moore qui est maintenant connu par les adaptations de ses divers chefs d'oeuvre : The Watchmen, V for Vendetta, Sin City ou encore 300.

Pour résumer, il serait simple de généraliser en plaçant Marvel au rang des lectures pour adolescent en manque de sensations fortes et DC Comics à celui des lectures pour jeune adulte dépressif en besoin d'histoires sombres et morbides. Par principe, il m'est impossible de résumer cela comme ça et bien entendu cette généralité n'est pas applicable au cas particulier de chaque comic en lui-même. Cependant, si l'on veut avoir une idée avec un oeil très éloigné et indifférent, je pense que l'on peut se limiter à cette séparation.

Après cette "brève" parenthèse (qui, je le répète, n'est pas forcément très bien documentée et ne demande donc qu'à être corrigée), passons à mes acquisitions du moment et à mon entrée dans ce milieu. J'ai choisi pour attaquer de prendre deux des têtes d'affiche de chaque monde : les X-men d'un coté et Batman de l'autre. Alors je n'ai pas encore beaucoup de choses à raconter dessus car d'une part ce sont des séries à rallonge et d'autre part je viens juste de les acheter donc je n'ai pas eu le temps de tout lire. Cependant, je pense qu'il est important de noter que j'ai acquis une nouvelle série des X-men (oui parce que les dessins des années 50, j'étais pas prêt et puis je voulais un tome 1 pour pouvoir commencer vraiment une histoire) et celle-ci a pour scénariste Joss Whedon.

Pourquoi cela est-il important ? Et bien tout simplement, car cela me permet de faire la transition sur un autre sujet que je voulais aborder et cela est possible par la personne de Joss Whedon. Mais alors, vous vous posez la question : mais qui est donc ce Joss Whedon ? Je suis sur qu'un certain nombre d'entre vous ont la réponse, mais je suis sur que certains ne l'ont pas, alors je vais y répondre. Joss Whedon est quelqu'un qui a bercé une partie de mon adolescence car il est à la base de la série "Buffy contre les Vampires". Et oui, c'est lui qui est à l'origine, qui fut le scénariste et le réalisateur d'un très grand nombre d'épisodes (et surtout des meilleurs) de cette série dont les deux premières saisons sont vraiment tout à fait intéressantes et ont réussi à me captiver des nuits durant. Je ne m'attarderai pas sur cette série qui s'est malheureusement très vite essouflée. Joss Whedon a ensuite enchainé avec une autre série de science-fiction cette fois-ci, intitulée Firefly dont je ne parlerai pas non plus mais dont j'ai entendu le plus grand bien. Par contre, je vais parler de la dernière série où son nom apparait : The Office. Alors oui, ce n'est pas lui le créateur, il n'a même pas grand chose à voir réellement, mais il a tout de même réalisé quelques épisodes et il est amusant (en tout cas pour moi) de retrouver simultanément la même personne aux commandes de mes lectures mais également de mes visionnages. Car, donc, je suis en plein dans cette série époustouflante de qualité, menée tambour battant par un Steve Carrell des grands jours et qui décrit la vie d'une douzaine de personnes au sein d'une filiale d'une entreprise de papeterie. Alors bien sur, ce n'est pas une vraie vie de bureau, on ne va pas suivre la vie trépidante de commerciaux pendus au téléphone pour vendre du papier. Non, on intègre la vie délirante d'une entreprise dont le chef est un doux dingue et dont un certain nombre d'employés sont du même acabit. Extrèmement drole et portée par un certain nombre d'acteurs très corrects, on ne s'ennuie pas un instant et j'en suis maintenant à la quatrième saison en environ une semaine de visionnage... Autant dire que j'ai du mal à m'arrêter de regarder les épisodes les uns à la suite des autres... Je ne saurais donc que trop vous conseiller de vous laisser vous aussi emporter par ce phénomène dont on m'a dit qu'il avait pris naissance en angleterre avec une série éponyme que les américains ont ensuite repris à leur sauce. Je n'ai pas encore vu la version anglaise qui doit surement être de qualité vu ce dont ils sont capables de produire (the IT Crowd ou Coupling pour ne citer que celles-là), mais j'envisage de m'y mettre une fois que j'aurai épuisé la version américaine.

Et je me rends compte que finalement j'ai causé beaucoup plus que ce que je ne comptais faire au départ. Bon rien de dramatique à moins que vous ne vous soyez endormi au milieu. Je vais néanmoins finir ce post à connotation culturelle par un nouveau lien vers le meilleur blog actuel, le blog de Boulet. Alors là encore, qui est Boulet ? Tout simplement, un auteur de bande dessinée à qui l'on doit la série Raghnarok, qui a participé à l'aventure Donjons sous la houlette de Lewis Trondheim et de Sfar, mais qui connait actuellement une grande renommée justement par l'intermédiaire de son blog. C'est LA star actuelle des blogs BD et c'est vraiment mérité. Chaque note est un monument de qualité graphique, de qualité narrative, de sobriété et d'humour. Un grand nombre des notes de son blog sont sorties sous format papier en trois volumes BD nommées "Notes" (avec un titre plus spécifique pour chaque tome bien entendu, mais je ne les ai plus en tête là), mais vous pouvez toujours tout découvrir gratuitement en ligne. Je crois que j'aime quasiment toutes les notes qu'il a faites (et il y en a puisque ça fait plus de 5 ans qu'il tient son blog) et si vous ne le connaissez pas encore, je vous ordonne sur-le-champ d'aller en lire l'intégralité derechef !

Sur ce, j'espère que vous avez aimé les photos et si vous avez des conseils d'ailleurs pour les améliorer, je suis bien évidemment preneur (vous avez le droit de critiquer gratuitement aussi, je me gêne pas pour le faire des fois donc y'a pas de raison que je m'en prenne pas plein la tronche aussi ;))

lundi 24 août 2009

Inglourious Basterds.. really inglourious ?

Me revoilà pris au jeu de la critique et cette fois-ci, cela va s'avérer beaucoup plus complexe puisqu'il s'agit de celle du dernier film de Quentin Tarantino : Inglourious Basterds. Beaucoup plus complexe car je reste désespérément sans avis sur ce film ou plutot plein d'interrogations et donc je n'arrive pas à me fixer un avis sur ce film. Cela dit je peux vous faire partager mes interrogations. Oui car au final je suis sorti avec la grande, immuable et impénétrable question : pourquoi ?

Je m'explique. Quentin Tarantino nous livre ici un film sur la deuxième guerre mondiale ou tout du moins comme contexte extrêmement éloigné de la réalité, cette guerre. Alors je n'arrive pas à savoir pourquoi mais tous les films essayant de traiter de la seconde guerre mondiale m'ont toujours apparu comme ratés ou du moins inutiles. Que peut-on apporter dans un film de guerre ? Quel est le but d'un film de guerre ? Certains vont répondre la Mémoire (oui avec un grand M), rappeler quelles sont les conditions réelles d'une guerre, l'horreur que cela provoque. Je peux comprendre cette réponse en ne la partageant toutefois pas. Certes un film peut essayer de dépeindre les affres de la guerre... mais qui a envie de les voir ? Celui à même de réaliser l'horreur que cela représente a-t-il envie de se plonger là-dedans ? Qui plus est sur la seconde guerre mondiale qui est vraisemblablement le conflit le plus raconté et le plus vivace dans nos mémoires. A la limite, j'aurais plutot tendance à soutenir un film tel qu'Indigène qui avait à coeur de représenter une partie oubliée des soldats. Malheureusement, l'idée était très louable et a surement atteint son but par média interposé, mais artistiquement le film était très faible.

Au final, quels sont les films de guerre qui m'ont réellement touchés (car il y en a beaucoup en fait) : les films qui s'apesantisent sur un homme et non sur le conflit en lui-même. Le meilleur exemple de cela est le chef d'oeuvre Apocalypse Now qui n'est qu'un parcours initiatique de Martin Sheen prenant place au milieu de la guerre du Vietnam. Le contexte est important bien entendu, mais tout le film est tourné sur la relation entre Martin Sheen l'apprenti qui se dirige vers son maitre l'incomparable Marlon Brando. Ce film parle de la folie, de la servilité, des limites que peut atteindre un humain... C'est un de mes films préférés et son contexte n'est réellement qu'un décor. Il en est un peu de même pour Full Metal Jacket et Platoon, mais dans une moindre mesure tout de même.

Revenons-en maintenant au sujet de ce post. Dans quelle catégorie se situe Inglourious Basterds ? Et bien là est la question. Bien entendu, ce n'est pas un film historique. Ca se saurait si Quentin Tarantino se mettait à faire des films crédibles, non soyons sérieux, on est bien loin de ça et d'ailleurs personne ne s'attend à ça. Mais alors est-ce que l'on s'apesantit sur une personne, une psychologie, un destin ? Pas vraiment non plus... Mais là encore, ce n'est pas le style Tarantino de se limiter à un personnage et de le suivre de bout en bout (à part peut-être Kill Bill et encore). Alors on donne dans la déconne, le délire pur, les dialogues alambiqués, décalés et hilarants ? C'est surement cela dont il voulait se rapprocher le plus effectivement. Mais pas avec grand succès cette fois-ci. Et arrive donc cette question : pourquoi prendre la guerre comme décor ? Autant prendre des gangsters.. oui, suivant le caractère, c'est drole et puis de toute façon, il n'y a pas un cadre à suivre, aucune obligation, la liberté est totale. Mais une guerre... il faut suivre un tant soit peu le fait que les événements qu'il décrit prennent place dans un contexte existant, même s'il s'en débarasse vite fait. Il utilise les codes et la barbarie d'un film de guerre tout en voulant réaliser un film comique. Une espèce de Grande Vadrouille gore en fait.

Et nous en arrivons du coup à mon deuxième et surement plus gros problème : la violence. Soyons clairs, je ne suis pas contre les films violents et certains de ceux que je trouve les plus droles sont des films atrocement violents (c'est arrivé près de chez vous n'est pas par exemple de la plus grande innocence), mais là... on tombe régulièrement dans une représentation horriblement crue de la violence qui me soulève le coeur à chaque fois. Et malheureusement j'ai peur de voir directement dans le film le responsable de cette cruauté visuelle en la personne d'Eli Roth. Eli Roth est le nouveau chouchou de Quentin Tarantino depuis quelques années et cela nous a amené notamment à la création de cette sombre horreur qu'est le film Hostel. Le réalisateur de ce film gore (ainsi que de sa suite si je ne me trompe pas) n'est autre que ce petit nouveau. Révélé au grand public par le film Cabin Fever que j'ai eu la chance de ne pas voir, il s'est fait de suite repéré par Tarantino qui en a fait son protégé pour mon plus grand malheur. Tarantino aime travailler avec d'autres réalisateurs, cela se voit et se sent, notamment dans son interaction permanente avec Robert Rodriguez. Mais là où Rodriguez lui a amené de la fougue, de la folie et de la démesure, Roth lui a amené de la violence, du gore et l'horreur de la mutilation face caméra. Où est passée la violence subtile et suggérée de Reservoir Dogs ? Où est passée le passage au N&B de Kill Bill pour atténuer le visuel ? Non maintenant, et ce depuis Death Proof, tout est montré. Plus de suggestion. Plus d'imaginaire. De la réalité crue. Quel dommage... Et donc pour conclure sur ce triste personnage, il est devenu également un des acteurs récurrents puisqu'après une apparition éclair dans Death Proof, il est maintenant un des acteurs principaux du film et laisse apparaitre toute son influence sur le maître... virez-moi Eli Roth et rendez-moi Tim Roth (présent dans trois films de QT si je ne m'abuse et qui manque à cet univers).

Alors attention, on reste quand même dans un film de Tarantino et quelques scènes nous renvoient à nos bons souvenirs de ces films précédents, Mélanie Laurent se substituant à l'Uma Thurman de Pulp Fiction le temps de quelques plans, ou lors de scènes de discussion où la tension est palpable et dont le texte est néanmoins puéril et sans rapport avec les enjeux traités. Oui il nous le rappelle par moments, il est toujours là. Il est là, mais il n'a rien à dire.. rien à partager.. rien à nous faire vivre. Autant des histoires de gangsters qui se racontent la vie de Madonna par l'intermédiaire de la chanson Like a virgin, il sait faire, autant nous parler d'une guerre, il ne sait pas. Et c'est dommage à mon avis qu'il ait essayé.

Par contre, il est bien sur à noter la remarquable prestation de l'ensemble des acteurs, dont un certain nombre de français (c'est d'ailleurs amusant de regarder un film qui parle en français un bon tiers du temps tout en étant aux états-unis), de la qualité de la réalisation dans son ensemble (visuellement tout est maitrisé, tout est parfait), de la musique totalement tarantinesque qui donne le peu d'ame que j'ai réussi à trouver à ce film. Bref, techniquement, ce film est irréprochable. C'est la teneur du propos qui me dérange.

Je ne retiendrai donc vraisemblablement pas ce film dans ma mémoire, préférant laisser la place de choix que méritent ses autres films plutot que cette ode à la violence, malgré les quelques moments purement tarantinesques qu'il nous offre. Après, évidemment, chacun son opinion et chacun son sentiment. Qui plus est, ceci est une opinion à chaud et ce ne sont que rarement des opinions que je conserve sur le long terme (à part pour les films complètement ratés tels que GI Joe, parce que là quand même faut pas déconner non plus). Donc bon, tout est sujet à changement et j'ai hate d'avoir vos avis pour débattre de ceci.

dimanche 23 août 2009

Sunrise to sunset : a boulevard of pictures

Un titre pompeux, y'a que ça de vrai pour attaquer un post prévu pour contrebalancer le précédent. Oui parce que bon je critique, je critique, c'est un peu facile et ça appelle d'ailleurs à la répartie classique de l'anti-critique : si tu trouves pas ça bien, t'as qu'à faire mieux. Ah combien de fois j'ai entendu/lu cette phrase dans des forums et autres lieux de discussion. Alors bon, comme je critique des films et qu'il n'est pour l'instant pas matériellement possible pour moi de réaliser un film (mais ça finira bien par arriver vu que ça me trotte dans la tête depuis environ une vingtaine d'années maintenant), je ne vais pas pouvoir répondre à cet argument de plein fouet. A défaut, et comme cela s'y prête pas mal en ce moment, je vous présente aujourd'hui mon dernier travail à tendance artistique : les photos au lever et coucher de soleil.

Alors autant j'aime les photos de nuit vous le savez maintenant, autant il faut rendre à césar ce qui lui appartient, c'est quand même la lumière qui fait 90% du travail d'une bonne photo. Et la luminosité aux débuts et fins de journée c'est généralement superbe. Donc, lors des récits des derniers week-ends, je vous ai présenté les lieux où nous sommes allés. Et bien ici, je vous présente plutôt le chemin. On se rapproche donc ici de ce que l'on a plus en tête lorsque l'on parle de la californie que lors des récits précédents. En effet, la californie est à cheval entre une zone montagneuse et une zone désertique, en cela qu'elle en possède les deux caractéristiques. Il est même possible de préciser un peu plus avec la présence sur la côte d'une zone remplie de collines plus ou moins élevées, suivie à l'est d'une zone plate et désertique avant d'arriver à l'orée des rocheuses, la grande ligne de montagnes des Etats-Unis. Concrètement, vous pouvez voir sur les photos les paysages qui correspondent à cela.
J'avoue être assez content de ces photos prises de notre voiture de location. Par contre, une fois n'est pas coutume, je n'ai rien de plus à dire, donc je vais faire un post très succint, je ne me sens pas en verve en ce moment (ce qui est surement lié au fait que je n'ai plus de livre en français à lire depuis un moment et que cela me manque..).

Tiens d'ailleurs, je vais quand même profiter de ce post pour lancer une nouvelle "rubrique" à mon blog. Comme je n'ai pas forcément toujours des choses à raconter et que je ne les raconte pas forcément bien, je vais vous faire profiter de mes lectures sur le net. En effet, le net est un recueil incroyable de talents et il serait dommage de ne pas faire prendre connaissance au maximum de gens ceux qui le méritent.

Ma lecture de la semaine m'a été présentée à l'origine par Doc Fusion et je me dois donc je l'en remercier. Il s'agit d'une bloggeuse qui raconte des anecdotes de sa vie (jusque-là rien d'extraordinaire pour une bloggeuse) mais avec une qualité d'écriture remarquable qui transcende réellement le propos. Après on est client ou pas de ce style mais pour ma part j'adhère totalement à sa manière d'écrire et j'espère atteindre un jour le dixième de ce talent. Voici donc le lien: Junko. J'espère que vous apprécierez autant que moi sa plume.


lundi 17 août 2009

Faut que j'y aille

Attention gros jeu de mots dans le titre, puisque aujourd'hui je vais vous parler du dernier film que j'ai vu : GI Joe ! (Oui je repique des blagues à Bigard et alors :p)

Ca faisait longtemps que j'avais pas craché un peu de venin sur ce blog et lancé un peu de provoc. Alors, ça suffit ! On va faire une pause dans les balades et les superlatifs pour dire à quel point c'est bien la Californie. J'en ai marre de faire mon Beigbeder. Donc, pour pouvoir me reprendre un peu, je suis allé voir le film le plus navrant du moment et néanmoins le plus gros carton actuel. Alors en fait, j'y suis allé pour plusieurs raisons : tout d'abord une des scènes principales (et la seule regardable en fait) se passait à Paris alors bon ça fait du bien de voir la maison et ensuite toutes les critiques que j'avais lues laissaient entendre que GI Joe était un film qui s'assumait.

Alors qu'est-ce que c'est qu'un film qui s'assume ? Il me semble qu'un film qui s'assume est un film qui connait sa place et qui va essayer de se fondre le plus possible dans ce pour quoi il est créé et cela en essayant de remplir au mieux sa tâche. Et ça c'est ce qu'il peut y avoir de plus rafraichissant pour un film ! Alors GI Joe est-il un film qui s'assume ? En un sens oui. On s'attend à une sombre daube... ils nous ont pas menti... c'est une sombre daube. Le problème est que ça ne suffit pas pour faire un film qui s'assume de qualité.

GI Joe pose le décor très rapidement : deux héros américains dans l'armée, une troupe d'élite, des armes de destruction très très massives, des méchants surarmés, une rivalité ancestrale entre un méchant et un gentil.... On n'est pas dans l'inconnu. Le but de tout ça : l'action ! Et alors oui, ça va bouger, oui la caméra va tourner jusqu'à l'indigestion. Et surtout oui, le scénario va réussir à nous asséner avec complaisance tous les clichés et poncifs du genre. Mais voilà... il manque l'étincelle, l'humour minable mais assumé, la petite touche qui fait qu'on sait vraiment que le réalisateur a fait tout ça en connaissance de cause. Tout est surréaliste, mal fait, surjoué et on sent bien qu'il a envie d'en faire trop... mais juste pas assez pour que ce soit vraiment drole. En fait, c'est un film qui veut s'assumer mais qui n'y arrive pas. Il a envie de se moquer de ce genre mais tout ce qu'il arrive à faire c'est à tomber dans tous les travers de ce dernier.

Fallait-il en attendre réellement plus ? Vu le réalisateur, non.... Alors ça me permet de rappeler que dans un film, la partie la plus importante (et de très loin) c'est le réalisateur ! C'est lui qui fait le film ! C'est lui qui dicte tout (à part dans Wolverine, mais nous avons déjà vu que ce n'était pas une réussite de laisser la main à un acteur, aussi bon soit-il) ! Et dans le cas présent, on a affaire à Stephen Sommers. Peut-être que ce nom ne vous parle pas trop, mais pour situer le personnage, on va juste citer son moment de gloire... La momie et la momie 2..... Je pense qu'on a tout dit quand on a dit ça. Bon après, il n'a pas hésité à aussi produire des films tels que le Roi Scorpion et sa séquelle et puis aussi à réaliser VanHelsing (tiens on retrouve Hugh Jackman.... mais pourtant il a fait des bons trucs je vous jure !). Bref, ce mec est une catastrophe et ce film sacre son ascension au point culminant du blockbuster raté. Il atteint le firmament des mauvais réalisateurs jusqu'alors occupé par le pyrotechnique Roland Emmerich (Stargate, Independance day, Godzilla, Le jour d'après,...) et le fantasque Michael Bay (Rock, Armageddon, Bad boys, Transformers et j'en passe...).

Alors bien entendu, le film ne s'arrête pas là et une suite nous est annoncé avec une fin qui n'en est même pas une. On peut même dire qu'il nous amène une moitié de film puisque seulement la moitié de l'intrigue est réglée.. Pourtant y'avait pas grand chose dedans, mais il arrive encore à nous la couper en deux. Erk.

Cependant, il faut reconnaitre une qualité à ce film ! Et oui, pour une fois, et c'est assez rare pour le signaler, les clichés sur les français sont plus légers que d'habitude ! En effet, la plus grosse scène d'action (que vous avez surement vue quasiment dans son intégralité avec la bande-annonce) se déroule donc à Paris et ça ressemblerait presque réellement à Paris, avec même des parisiens qui n'ont pas tous un costume des années 60, un béret et en train de fumer avec un porte-cigarette. Même que la police française est presque (oui presque quand même) efficace ! Waw ! Et finalement, la scène où la Tour Eiffel s'écroule est la scène la plus impressionnante visuellement et plutot réussie. Ca change du reste des effets spéciaux qui tendraient plutot à nous rappeler un bon vieux Speed 2 (et pour ceux qui se souviennent, cette fameuse ancre qui s'enfonce dans l'eau... ahlala je fais encore des cauchemars numériques de cette ancre....).

Je vous pense que vous l'aurez compris, je ne vous conseille pas ce film. J'attends maintenant de mon coté des films qui amènent plus d'espoir tels que District 9 et surtout Inglourious Basterds, le dernier film de Quentin...

En attendant ça, je me dois quand même de vous parler de quels films je parle quand il s'agit de films qui s'assument. Alors concrètement, quels exemples peut-on trouver ? Très simplement, si on parle de films d'action, allons vers des films qui annoncent qu'ils seront mauvais ou qu'ils iront trop loin. Il y a maintenant quelques années le film "Shériff fais-moi peur". A l'affiche, Johnny Knoxville de Jackass, Sean William Scott précédemment vu dans American Pie et Jessica Simpson le prototype de la pouf. Tout cela basé sur une série qui ne prêtait pas vraiment à la réflexion et à l'humour fin.. bon et bien on n'est pas déçu : une heure et demie (reconnaissons aussi la capacité à savoir s'arrêter rapidement) de cascades, réellement faites, de blagues pitoyables, de bimbos qui se moquent d'elles-mêmes. On sort l'esprit libre, la testostérone remontée et avec un bon sourire. C'est pourtant pas compliqué. Ils nous ont livré ce qu'on voulait, sans plus mais surtout sans moins. Ils font de la merde, mais ils le font avec application sans se moquer du monde.

Dans le même style, Die Hard 4 est un monument dans l'accumulation de scènes invraisemblables où toute maitrise de la réalité est occultée, laissant place à un grand délire, mené de main d'expert par Bruce Willis qui transcende son personnage de John McClain au paroxisme du personnage indestructible (ils lui tirent quand même des missiles dessus en pleine ville !).

Et puisque je parlais juste avant de Quentin, je pense que c'est lui qui a maitrisé le plus le concept du film assumé avec sa dernière oeuvre : "Death proof" (Boulevard de la mort en français) qui est un concentré d'humour de bas étage et surtout d'adrénaline comme personne n'avait jamais fait jusque-là. Ce film est d'ailleurs l'exemple idéal pour rappeler qu'une bonne cascade réellement réalisée est incomparable aux meilleurs effets spéciaux du monde ! Terminator 2 était d'ailleurs la charnière sur ce point. C'est un des derniers films à avoir présenté les plus impressionnantes des cascades et à avoir mêlé les premières images de synthèse. Je remercie Cameron pour ce film mais je le maudis aussi d'avoir permis l'introduction et l'utilisation à outrance des effets numériques. Bref.

Et enfin, parce que ça fait longtemps que je me suis pas énervé dessus, prenons l'exemple inverse avec un film qui ne s'assume pas du tout... le Sixième Sens de M. Night Shyamalan ! Alors là tous ceux qui m'ont déjà entendu en parler vont se dire "oh non pas encore ce film...", bon oui effectivement j'aime bien m'énerver contre ce film, mais c'est tellement bon et ça fait tellement de bien :) Alors pourquoi ce film est une sombre merde ? Je ne vais pas faire tout mon speech sur ce film (pourtant y'a de quoi cracher dessus...), mais je vais me limiter à ce qui est peut-être le pire : c'est un film qui s'y croit ! Je rappelle donc le contexte, Bruce Willis essayait alors de casser son image de sauveur du monde et M. Night Shyaparla lui a offert l'occasion avec un film qui annonçait une nouvelle vision hollywoodienne. Une vision intelligente. Des films avec scénarios tarabiscotés au lieu des films catastrophes en vogue à l'époque. Oui mais non. S'il y a bien un scénario qui n'est pas tarabiscoté c'est bien celui-là. Alors oui j'avais vu la fin après 5 minutes de film, mais le problème n'est pas là, le plus gros problème est que ce film n'est pas honnête, on ne veut pas croire à la fin car il nous place dans une position telle qu'on est censé pas pouvoir voir le dénouement. C'est un tour de magicien et pas du tout un tour de cinéaste. Tout est basé sur des mensonges et des non-dits permanents. Ce n'est pas honnête de cacher volontairement une partie de l'intrigue pour pouvoir à la fin nous surprendre. Ce n'est que montrer à quel point on est un faible réalisateur que d'utiliser ce genre de méthodes et d'autres ont réussi (Usual Suspects pour ne citer que celui-là) là où M.Night échoue lamentablement. Voilà ce que c'est que de ne pas assumer son statut. Il a voulu faire un film intelligent là où il n'avait pas le talent et surtout les idées pour le faire. La preuve en est ses films suivants qui n'ont fait que s'enfoncer plus profondément dans la mélasse. On ne peut pas être ce que l'on prétend être ad vitam aeternam. Et M. Night Shyamalan est la plus grande imposture du cinéma moderne.

Raaah ça fait du bien un peu de provoc :)

samedi 15 août 2009

Yosemite

Le deuxième week-end de la douce présence de mes colocataires a été désigné pour être le théatre de la découverte du célèbre Parc National situé directement à l'est de San Francisco : le Yosemite. Alors comme à mon habitude je ne sais pas grand chose dessus, mais bon pour que vous ayez une idée de la taille de la chose, il a une superficie d'un tout petit peu plus de 3000 km². Autant vous dire qu'on n'en a pas fait le tour en un week-end. Nous n'avons donc eu qu'une petite idée de tout ce que l'on peut voir dans ce parc, mais néanmoins, nous avons pu comprendre l'écart existant entre un parc national et un parc d'Etat. C'est pas le même niveau. Autant nous avions pu être légèrement déçus du parc du week-end précédent, autant là, il faut reconnaitre que c'est tout simplement sublime de bout en bout.

Vu la distance nécessaire à parcourir pour y aller (les 4 bonnes heures de route sont nécessaires), nous avions réservé une chambre d'hôtel là-bas et avons donc profité des deux jours pour nous y promener. Départ donc à 6h du mat pour pouvoir avoir une bonne première journée. Arrivée sur les coups de 11h suite à un arrêt dans un petit troquet typique pour un breakfast digne de ce nom: pancakes, saucisses, oeufs brouillés. De quoi gonfler les batteries avant d'attaquer la montagne ! Car oui en fait, le Yosemite, c'est une zone montagneuse et un repère pour randonneurs de toute sorte, du débutant à l'ultra-confirmé. A partir de là, j'ai un petit problème de conscience. En effet, je ne sais pas si je dois vraiment vous parler du lieu. Dois-je laisser la surprise aux gens qui y iront dans leur vie et qui lisent ce blog ? Dois-je faire profiter de ce qu'on a vu aux gens qui ne viendront pas ?

Je pense que je vais faire un post de normand. En gros, je vais vous présenter des photos précises, pas de plans larges et je vais décrire l'ensemble sans décrire les sensations que l'on peut ressentir. Ca va pas être facile :D

De toute façon, que dire ? Déjà peut-être dire à quel endroit de ce parc nous sommes allés. Fatalement, le plus célèbre d'entre tous : la Yosemite Valley. C'est là qu'est situé la zone la plus touristique et de manière plus générale, le plus de points à voir. Du moins, d'après les différents prospectus et autres sites internet regardés avant de venir. Et oui, une fois n'est pas coutume, je suis sorti un peu de mes principes et j'ai regardé où aller et quoi faire avant de partir.. Ahlala mon conformisme finira-t-il par me bouffer ? Suis-je incapable de me tenir à des principes pourtant simples (même s'ils sont finalement très nombreux :D) ? Enfin, vu qu'il fallait un logement, il était nécessaire de se renseigner un minimum. Et vu que tout est orienté pour aller dans cette vallée, on n'allait pas non plus l'éviter par plaisir anti-conformiste. Sinon, on serait allés dans un autre parc moins prestigieux.

Nous avons donc attaqué la vallée, entassés dans la horde de touristes qui envahissent le parc tout au long de l'année. Notre programme fut simple : deux jours, une vallée... deux cotés de la vallée à faire... calcul assez simple. C'est avec ce raisonnement simplissime que nous avons arpenté le premier jour le premier coté de la vallée. Coté le plus pentu et qui nous a fait faire appel à nos réserves énergétiques. Quelques chiffres pour illustrer cette phrase : 15 km (plus ou moins 1) de marche plus environ 2 km de dénivelé (1 aller-retour) sur une durée de 8 heures. Une vraie journée de randonneur. Tout cela pour atteindre un des points de vue les plus panoramiques du parc : le Glacier Point. Alors bien entendu, ils sont malins ces américains : y'a une route pour atteindre ce point de vue. Mais comme on a passé la journée à le répéter : nous, on l'a mérité ce point de vue ! Je pense sincèrement que l'on n'aurait pas apprécié à sa juste valeur ce panorama. Et qu'est-ce qu'il en vaut le coup...

Donc en gros, on a ramé toute la journée, croisant de temps en temps quelques groupes de courageux pour finalement tomber sur une zone touristique pleine de gens arrivés en voiture et donc pas du tout préparés à la beauté implacable du lieu. Quel dommage pour eux. Ils ne se rendent pas compte. La première journée fut donc la journée sportive et un régal pour les pieds et les yeux. J'ai particulièrement adoré pouvoir courir dans tous les sens sur les chemins de terre, tenter des tricks pendant des sauts sur des cailloux, bref retrouver le contact avec la nature et la rando (même s'il est vrai c'est pas forcément mon sport préféré hein).

Le soir, nous avions une chambre de toute beauté légèrement à l'extérieur du parc (une heure de route pour rallier l'hotel environ). En effet, il est possible de faire du camping dans le parc et donc de se retrouver directement au pied de la montagne dès le matin, mais il faut réserver un emplacement.. et cela très longtemps à l'avance a priori... genre des mois, voire une année à l'avance ! Alors bon, ça nous a couté plus cher et ça nous a pris du temps pour y aller, mais tant pis :D

Après une nuit réparatrice, nous avons repris le chemin de la vallée et avons effectué l'ascension de la deuxième face de celle-ci. Moins pentue et le sommet n'étant pas accessible par voiture, le chemin de randonnée était nettement plus fréquenté. De plus, le point de vue que nous ambitionnions d'atteindre croisait le chemin d'une "waterfall" (chute d'eau) et ça forcément ça attire les foules. Alors les Waterfalls, c'est un des apanages de ce parc, mais malgré ce qu'un autochtone nous a dit, la période de l'année ne semblait pas très propice à cela. En effet, elles étaient dans l'ensemble assez peu fournies. Néanmoins, cela n'enlevait pas grand chose à leur beauté et pouvoir longer le cours d'eau amenant à celle-ci fut un régal. Quelques passages provoquèrent des sentiments de vertige chez certains d'entre nous mais le jeu en valait la chandelle. Nous avons profité d'une zone plus plate située entre deux chutes et où le torrent laissait place à une petite étendue d'eau au mouvement beaucoup plus lent. Ayant amené mon maillot et ayant vu d'autres personnes s'ébattre dans l'eau, je décidai de franchir cette petite étendue d'eau à l'aide de mes petits bras et de ma technique de nageur expérimenté (mouarf). Alors bien sur... elle est fraiche :D Mais bon, quel plaisir de laisser son corps s'étendre dans une eau de montagne et de pouvoir regarder dans les yeux une chute d'eau. Là encore, c'est vraiment par l'élément liquide que je me sens le plus capable d'une communion avec la nature.

Bon il s'est avéré qu'on n'avait pas le droit de nager, et quelques autres personnes et moi-même avons du faire un grand tour pour pouvoir rallier le point de départ de cette escapade. C'est là que j'ai regretté d'avoir pris mon maillot de piscine et pas de plage. On est tout de même ridicule en boxer de piscine quand on n'est pas à la piscine. Enfin bon, là encore ça en valait le coup :)

Le retour s'est effectué sur un chemin différent pour éviter les chemins vertigineux de l'aller et finalement la vision d'un paysage différent, le passage d'un groupe à cheval et la solitude retrouvée nous a confortés dans le choix de ce chemin.

Une fois dans la vallée, il était temps de reprendre la route et de jeter des derniers regards en direction de ce paysage de carte postale. Cependant, nous avons effectué une dernière étape à l'entrée du parc où nous attendaient les plus grands sequoias de celui-ci. Bien sur nous en avions déjà mangé pas mal pendant les deux jours, ainsi que pendant le week-end précédent, mais il est vrai que la taille de certains de ces mastodontes est tout à fait impressionnante. De plus, l'un d'entre eux semblait sortir tout droit d'un film de Miyazaki et plus particulièrement de Laputa (le château dans le ciel en français).

Le retour en direction de la ville fut long et un peu éprouvant après tant de beauté et tant de marche, mais heureusement l'ami MacDonald nous sustenta et à l'arrivée, une petite bière en bord de baie nous acheva pour une bonne nuit de sommeil bien méritée ! Je m'endormis en me promettant de retourner voir ces beautés avant que je parte d'ici.. Avis aux amateurs !


PS : pour ceux qui veulent, la version longue des photos est bien sur disponible sur demande. La sélection pour ici a été très rude et mes principes m'ont empêché de mettre mes préférées... Si ça vous intéresse, y'a qu'à demander.

lundi 10 août 2009

Entre coton et soleil

Reprenons la balade d'il y a déjà deux semaines.. Que le temps passe vite... (ça fait d'ailleurs plus de trois mois que je suis là... un quart de mon espérance de vie ici si je choisis ou qu'on choisit pour moi de rentrer... pfou ça va vraiment trop vite !). Alors où en étions-nous ? Un premier jour magique au sud de SF.. il était temps d'attaquer le nord !

Le nord de SF est connu pour ses deux vallées : la Sonoma Valley et la Napa Valley. J'imagine que cela sonne familier pour les amateurs de boisson rouge alcoolisée : oui ce sont les lieux où sont cultivés les raisins pour les différents vins californiens. Cependant, ces vallées sont assez éloignées de SF et finalement, aller voir des vignes quand on vient de Bordeaux... on s'est dit que l'intérêt était plutot limité et comme de toute façon, on n'avait pas envie d'aller boire (un qui conduit et pis les autres, bah c'est quand même plus simple à la maison hein), on a donc décidé de s'en rapprocher, voire de tutoyer les étendues vigneronnes, mais sans s'enfoncer réellement dans les chateaux. Je vais néanmoins en profiter pour faire une légère parenthèse sur les vins californiens puisque je pense qu'il y a des amateurs de ce genre de boissons qui me lisent. Alors concrètement, au niveau de la qualité, on se rapproche vraiment de ce que j'ai pu tester à Bordeaux. Bien sur je ne suis pas un fin connaisseur, mon nez est connu pour être incapable de reconnaitre quoi que ce soit, et mon palais n'est surement pas mieux, néanmoins je sais différencier une piquette d'un vin correct. Et donc, il est tout à fait possible de trouver la même qualité qu'en France, à la seule différence du prix. Pour une bouteille de l'ordre de 5 à 10 euros (pour parler de qualité en terme de prix.. même si ça n'a pas forcément de sens je le sais bien), ici la qualité équivalente sera à 20 dollars au moins. Vu la différence de salaire, ça revient un peu au même mais tout de même ça fait bizarre de payer ce prix. Enfin j'ai testé la bouteille à 10 dollars... euh non ! On n'était pas au niveau de la villageoise, mais ça s'en rapprochait quand même :)

Cette petite parenthèse achevée, passons à la balade en elle-même. Nous avons donc pris la direction du nord en longeant la baie à l'aide d'une autoroute magnifiquement située pour les automobilistes mais détruisant un peu le plaisir de la balade le long de l'eau à pied.. Enfin nous en reparlerons un autre jour. Nous avons ainsi traversé Berkeley, El Cerrito, Richmond, sans vraiment nous en rendre compte. Une traversée de la baie dans sa partie nord nous a ensuite amenés dans une zone nettement plus désertique où l'on pouvait déjà apercevoir les premières vignes à l'horizon, dans les collines environnantes. Ca ressemblait vraiment à l'ouest lointain (far west..) comme on se l'imagine : des grandes plaines désertiques, des collines à l'horizon et une ambiance fortement teintée dans les jaunes. Sympa... mais finalement assez répétitif. Après une heure de voiture dans des horizons très similaires, on regretterait presque de pas être dans la Beauce, au moins, on en sort plus rapidement. Je ne vais pas pourrir non plus cette région, on en prenait plein les yeux toutes les cinq minutes, mais bon on fait plus varié comme paysage :)

Du coup, on a décidé de se diriger plus rapidement vers la côte, objectif final de notre escapade. Plein ouest donc, et arrivée à Bodega Bay, on est quand même content de tomber sur une étendue d'eau. C'est fou ce que ça vous remplit un paysage. Après un petit pique-nique et une petite pause au bord de l'eau, nous nous dirigeons ensuite vers le sud et le parc national Point Reyes. Nous arrivons tout d'abord sur un bras de l'océan coincé entre deux étendues terrestres que nous longeons et qui nous laisse paraitre toutes les beautés qui nous attendent de l'autre coté. La magie des nuages qui envahissent encore les collines du coin nous impressionne toujours autant. Malheureusement, la très faible altitude de ces derniers va se révéler un peu problématique par la suite. Mais bon, allons dans l'ordre tout en faisant une petite ellipse temporelle parce que le voyage en lui-même n'est pas spécialement passionnant. Après avoir donc traversé tout le parc avec la côte en objectif, nous nous retrouvons sur une plage que l'on peut considérer comme magnifique :) Je vous en laisse juge avec les photos qui accompagnent, comme d'habitude, cette note. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le guignol et j'ai couru un peu partout sur cette plage, essayé d'escalader la falaise, failli sauter du haut de celle-ci, et ai ensuite flippé comme un fou à cause du vertige... Une très belle pause que nous avons eue là :)

Nous avons ensuite exploré une zone très différente, plus proche de ce qu'on peut rencontrer dans la très prisée zone bretonne en France (je sais que je ferai plaisir à des lecteurs en parlant de la Bretagne :D): des falaises tombant sur des amas rocheux battus par les vagues. Très agréable.. très frais mais très agréable. En effet, nous avions rattrapé les nuages et la température extérieure avait très fortement diminué si bien que j'ai du utiliser tous les plaisirs que peut offrir un sweat à capuche... rabattre la capuche et refermer l'ouverture à son maximum. Vive les sweats à capuche !

Après avoir rejoint la voiture et retrouvé la chaleur en s'éloignant de la masse nuageuse et en retrouvant l'astre solaire, nous avons pris le chemin du retour tout en continuant de longer la côte. Cela nous a permis de nous arrêter de nouveau pour admirer le coucher de soleil sur l'océan pacifique avant d'atteindre finalement le golden gate bridge. Malheureusement pour mes compagnons... et heureusement pour moi, il était totalement pris dans les nuages. Et cela crée une ambiance incroyable ! C'est dans le froid et le vent que nous nous sommes approchés du point de vue que j'avais déjà visité précédemment, espérant apercevoir la ville de SF avec le soleil couchant. Mais tout ce que nous avons vu est le pilier le plus proche qui apparaissait et disparaissait dans l'épais coton qui nous entourait. Ce pilier fantome était totalement fascinant et s'il n'avait pas fait un froid terrible, j'aurais aimé rester quelques temps à l'observer. Mais il faut bien le reconnaitre... on gelait !! Dès que le soleil disparait, on ne ressent plus que le vent et là on a mal !

Bref, la journée s'est ensuite achevée par la traversée de ce pont mythique et néanmoins fantomatique ce jour. Autant dire que le bilan de cette journée fut assez mitigé par rapport aux autres jours malgré tout ce que nous avons vu. Et étonnamment elle a également coïncidé avec le jour où j'ai pris le plus de photos (et où j'en ai raté le plus aussi)... allez comprendre ^^


PS : bon et j'vais essayer d'améliorer le style d'écriture parce que là ça devient très ennuyeux... J'essaye de retrouver un style plus fluide rapidement ;)