lundi 17 août 2009

Faut que j'y aille

Attention gros jeu de mots dans le titre, puisque aujourd'hui je vais vous parler du dernier film que j'ai vu : GI Joe ! (Oui je repique des blagues à Bigard et alors :p)

Ca faisait longtemps que j'avais pas craché un peu de venin sur ce blog et lancé un peu de provoc. Alors, ça suffit ! On va faire une pause dans les balades et les superlatifs pour dire à quel point c'est bien la Californie. J'en ai marre de faire mon Beigbeder. Donc, pour pouvoir me reprendre un peu, je suis allé voir le film le plus navrant du moment et néanmoins le plus gros carton actuel. Alors en fait, j'y suis allé pour plusieurs raisons : tout d'abord une des scènes principales (et la seule regardable en fait) se passait à Paris alors bon ça fait du bien de voir la maison et ensuite toutes les critiques que j'avais lues laissaient entendre que GI Joe était un film qui s'assumait.

Alors qu'est-ce que c'est qu'un film qui s'assume ? Il me semble qu'un film qui s'assume est un film qui connait sa place et qui va essayer de se fondre le plus possible dans ce pour quoi il est créé et cela en essayant de remplir au mieux sa tâche. Et ça c'est ce qu'il peut y avoir de plus rafraichissant pour un film ! Alors GI Joe est-il un film qui s'assume ? En un sens oui. On s'attend à une sombre daube... ils nous ont pas menti... c'est une sombre daube. Le problème est que ça ne suffit pas pour faire un film qui s'assume de qualité.

GI Joe pose le décor très rapidement : deux héros américains dans l'armée, une troupe d'élite, des armes de destruction très très massives, des méchants surarmés, une rivalité ancestrale entre un méchant et un gentil.... On n'est pas dans l'inconnu. Le but de tout ça : l'action ! Et alors oui, ça va bouger, oui la caméra va tourner jusqu'à l'indigestion. Et surtout oui, le scénario va réussir à nous asséner avec complaisance tous les clichés et poncifs du genre. Mais voilà... il manque l'étincelle, l'humour minable mais assumé, la petite touche qui fait qu'on sait vraiment que le réalisateur a fait tout ça en connaissance de cause. Tout est surréaliste, mal fait, surjoué et on sent bien qu'il a envie d'en faire trop... mais juste pas assez pour que ce soit vraiment drole. En fait, c'est un film qui veut s'assumer mais qui n'y arrive pas. Il a envie de se moquer de ce genre mais tout ce qu'il arrive à faire c'est à tomber dans tous les travers de ce dernier.

Fallait-il en attendre réellement plus ? Vu le réalisateur, non.... Alors ça me permet de rappeler que dans un film, la partie la plus importante (et de très loin) c'est le réalisateur ! C'est lui qui fait le film ! C'est lui qui dicte tout (à part dans Wolverine, mais nous avons déjà vu que ce n'était pas une réussite de laisser la main à un acteur, aussi bon soit-il) ! Et dans le cas présent, on a affaire à Stephen Sommers. Peut-être que ce nom ne vous parle pas trop, mais pour situer le personnage, on va juste citer son moment de gloire... La momie et la momie 2..... Je pense qu'on a tout dit quand on a dit ça. Bon après, il n'a pas hésité à aussi produire des films tels que le Roi Scorpion et sa séquelle et puis aussi à réaliser VanHelsing (tiens on retrouve Hugh Jackman.... mais pourtant il a fait des bons trucs je vous jure !). Bref, ce mec est une catastrophe et ce film sacre son ascension au point culminant du blockbuster raté. Il atteint le firmament des mauvais réalisateurs jusqu'alors occupé par le pyrotechnique Roland Emmerich (Stargate, Independance day, Godzilla, Le jour d'après,...) et le fantasque Michael Bay (Rock, Armageddon, Bad boys, Transformers et j'en passe...).

Alors bien entendu, le film ne s'arrête pas là et une suite nous est annoncé avec une fin qui n'en est même pas une. On peut même dire qu'il nous amène une moitié de film puisque seulement la moitié de l'intrigue est réglée.. Pourtant y'avait pas grand chose dedans, mais il arrive encore à nous la couper en deux. Erk.

Cependant, il faut reconnaitre une qualité à ce film ! Et oui, pour une fois, et c'est assez rare pour le signaler, les clichés sur les français sont plus légers que d'habitude ! En effet, la plus grosse scène d'action (que vous avez surement vue quasiment dans son intégralité avec la bande-annonce) se déroule donc à Paris et ça ressemblerait presque réellement à Paris, avec même des parisiens qui n'ont pas tous un costume des années 60, un béret et en train de fumer avec un porte-cigarette. Même que la police française est presque (oui presque quand même) efficace ! Waw ! Et finalement, la scène où la Tour Eiffel s'écroule est la scène la plus impressionnante visuellement et plutot réussie. Ca change du reste des effets spéciaux qui tendraient plutot à nous rappeler un bon vieux Speed 2 (et pour ceux qui se souviennent, cette fameuse ancre qui s'enfonce dans l'eau... ahlala je fais encore des cauchemars numériques de cette ancre....).

Je vous pense que vous l'aurez compris, je ne vous conseille pas ce film. J'attends maintenant de mon coté des films qui amènent plus d'espoir tels que District 9 et surtout Inglourious Basterds, le dernier film de Quentin...

En attendant ça, je me dois quand même de vous parler de quels films je parle quand il s'agit de films qui s'assument. Alors concrètement, quels exemples peut-on trouver ? Très simplement, si on parle de films d'action, allons vers des films qui annoncent qu'ils seront mauvais ou qu'ils iront trop loin. Il y a maintenant quelques années le film "Shériff fais-moi peur". A l'affiche, Johnny Knoxville de Jackass, Sean William Scott précédemment vu dans American Pie et Jessica Simpson le prototype de la pouf. Tout cela basé sur une série qui ne prêtait pas vraiment à la réflexion et à l'humour fin.. bon et bien on n'est pas déçu : une heure et demie (reconnaissons aussi la capacité à savoir s'arrêter rapidement) de cascades, réellement faites, de blagues pitoyables, de bimbos qui se moquent d'elles-mêmes. On sort l'esprit libre, la testostérone remontée et avec un bon sourire. C'est pourtant pas compliqué. Ils nous ont livré ce qu'on voulait, sans plus mais surtout sans moins. Ils font de la merde, mais ils le font avec application sans se moquer du monde.

Dans le même style, Die Hard 4 est un monument dans l'accumulation de scènes invraisemblables où toute maitrise de la réalité est occultée, laissant place à un grand délire, mené de main d'expert par Bruce Willis qui transcende son personnage de John McClain au paroxisme du personnage indestructible (ils lui tirent quand même des missiles dessus en pleine ville !).

Et puisque je parlais juste avant de Quentin, je pense que c'est lui qui a maitrisé le plus le concept du film assumé avec sa dernière oeuvre : "Death proof" (Boulevard de la mort en français) qui est un concentré d'humour de bas étage et surtout d'adrénaline comme personne n'avait jamais fait jusque-là. Ce film est d'ailleurs l'exemple idéal pour rappeler qu'une bonne cascade réellement réalisée est incomparable aux meilleurs effets spéciaux du monde ! Terminator 2 était d'ailleurs la charnière sur ce point. C'est un des derniers films à avoir présenté les plus impressionnantes des cascades et à avoir mêlé les premières images de synthèse. Je remercie Cameron pour ce film mais je le maudis aussi d'avoir permis l'introduction et l'utilisation à outrance des effets numériques. Bref.

Et enfin, parce que ça fait longtemps que je me suis pas énervé dessus, prenons l'exemple inverse avec un film qui ne s'assume pas du tout... le Sixième Sens de M. Night Shyamalan ! Alors là tous ceux qui m'ont déjà entendu en parler vont se dire "oh non pas encore ce film...", bon oui effectivement j'aime bien m'énerver contre ce film, mais c'est tellement bon et ça fait tellement de bien :) Alors pourquoi ce film est une sombre merde ? Je ne vais pas faire tout mon speech sur ce film (pourtant y'a de quoi cracher dessus...), mais je vais me limiter à ce qui est peut-être le pire : c'est un film qui s'y croit ! Je rappelle donc le contexte, Bruce Willis essayait alors de casser son image de sauveur du monde et M. Night Shyaparla lui a offert l'occasion avec un film qui annonçait une nouvelle vision hollywoodienne. Une vision intelligente. Des films avec scénarios tarabiscotés au lieu des films catastrophes en vogue à l'époque. Oui mais non. S'il y a bien un scénario qui n'est pas tarabiscoté c'est bien celui-là. Alors oui j'avais vu la fin après 5 minutes de film, mais le problème n'est pas là, le plus gros problème est que ce film n'est pas honnête, on ne veut pas croire à la fin car il nous place dans une position telle qu'on est censé pas pouvoir voir le dénouement. C'est un tour de magicien et pas du tout un tour de cinéaste. Tout est basé sur des mensonges et des non-dits permanents. Ce n'est pas honnête de cacher volontairement une partie de l'intrigue pour pouvoir à la fin nous surprendre. Ce n'est que montrer à quel point on est un faible réalisateur que d'utiliser ce genre de méthodes et d'autres ont réussi (Usual Suspects pour ne citer que celui-là) là où M.Night échoue lamentablement. Voilà ce que c'est que de ne pas assumer son statut. Il a voulu faire un film intelligent là où il n'avait pas le talent et surtout les idées pour le faire. La preuve en est ses films suivants qui n'ont fait que s'enfoncer plus profondément dans la mélasse. On ne peut pas être ce que l'on prétend être ad vitam aeternam. Et M. Night Shyamalan est la plus grande imposture du cinéma moderne.

Raaah ça fait du bien un peu de provoc :)

4 commentaires:

  1. Ah ça fait du bien de voir un post qui s'assume!
    Je suis entièrement d'accord avec ta critique de GI Joe que j'ai eu la faiblesse d'aller voir malheureusement. Effectivment l'action est servie jusqu'à l'indigestion sans le zeste d'humour antifrançais qui convient généralement à ce genre de films. Et la scène finale où le scientifique, une personne torturée à la Dr Jekyll avec respirateur artificiel, prend la place du faux méchant est vraiment risible. On a l'impression de voir l'intrigue d'un mauvais épisode des Tortues ninjas en dessin animé transcrite dans un film.
    Y'en a marre de ces blockbusters de marde. Bon sur ce j'ai donné ma conférence ce matin donc je suis libre d'aller au McDonalds, Dunkin Donuts ou Burger King...
    Have a good one Buddy

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  2. Mais exactement ! Avec cette pauvre référence de merde à Star wars histoire de dire qu'on rigole quand même et qu'on est vraiment un film qui se prend trop pas au sérieux. Mais non quoi ! C'est pas drole, ça donne juste envie de jeter son saut de popcorn sur l'écran !
    Par contre les Tortues Ninjas c'était drole au moins :) J'adorais le personnage de Krang qui avait droit à un magnifique doublage français (clin d'oeil pour celui qui se reconnaitra : ça marche ! ça maarche !! eeet non ça ne marche pas du tout).

    Et je ne suis pas d'accord non plus sur les blockbusters, il suffit de les faire de qualité ! Die Hard 4 était un méga blockbuster mais savait où aller trop loin et où se moquer de soi-même. Donc stop aux réalisateurs qui veulent se moquer d'eux-mêmes mais qui ne sont juste pas assez doués pour le faire :)

    Et bon gras pour toi ptit charly ;) Enjoy guy !

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  3. -Tout simplement magnifique, du gd MAT qui s'assume; au passage, j'ai qd même eu peur avt la lecture de ce post, ben oui mon cher: il n'y a pas de photos!
    -Enfin, ce que je trouve exemplaire, merveilleux avec ces blockbucter de merde hihi, bien sur on est dégoûté, bien sur ils se foutent de nous, mais quoiqu'il en soit, ce qu'il y a de délectant ce sont les critiques de Mat juste après :) DU COLLECTOR:

    -"Alors GI Joe est-il un film qui s'assume ? En un sens oui. On s'attend à une sombre daube... ils nous ont pas menti..."
    -"Pourtant y'avait pas grand chose dedans, mais il arrive encore à nous la couper en deux. Erk"
    -"On sort l'esprit libre, la testostérone remontée et avec un bon sourire."
    -"Il a envie de se moquer de ce genre mais tout ce qu'il arrive à faire c'est à tomber dans tous les travers de ce dernier."

    Sinon, il y a qqchose qui me turlupine: penses tu sincèrement que le réalisateur de GIJoe, veut se moquer de ce genre de film? As t il le recul nécessaire pour ça?
    Je ne pense pas qu'il faille chercher si loin, il a utilisé une idée vieille comme le monde (GIJoe date) en a fait un film d'action...et l'inconvénient est que ici en Californie, et surtout à L.A., il suffit d'avoir un nom, ou une bonne pub pour avoir une entrée record... c navrant dans la mesure où même les critiques sont faussées!

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  4. Et bien, je dis ça car toutes les critiques que j'ai pu lire ne sont finalement pas si violentes avec ce film de par le fait que ce serait un film qui exagère trop et donc l'un dans l'autre se moque de soi-même... Ce qui n'est pas faux, on sent qu'il a envie de faire ça.. il en fait des caisses, il va trop loin dans le manque de crédibilité, donc oui quelque part il s'autoflagelle à dessein... mais il manque la phrase qui va ponctuer ça d'un trait plus subtile pour bien montrer qu'il sait ce qu'il fait. Ce gros délire est tourné avec trop de sérieux et d'application pour croire réellement qu'il veut faire une parodie. Il a envie.. il s'en approche, mais il a peur et il ne franchit pas vraiment le pas, vraisemblablement de peur de perdre son public. Du coup, on est entre le film d'action réussi et la parodie réussie... ce qui en fait un film complètement raté..

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