jeudi 21 janvier 2010

Vegas Baby....

A l'occasion du trentième anniversaire d'un pote local, nous avons, avec sa femme, décidé de lui organiser un week-end pour célébrer cela. Rassemblant une dizaine de ses amis du coin, nous lui avons préparé un événement qu'il allait apprécier : un week-end à Las Vegas. Aaaaah Vegas, le fantasme de tout touriste en manque d'artificiel, de débauche et de perte d'argent... Vous l'aurez compris, Vegas, ce n'était pas mon idée, j'abhorre cette ville et tout ce qu'elle représente, mais bon pour faire plaisir aux potes, on fait ce qu'ils ont envie de faire. Et là, il voulait dans sa vie, se faire un week-end à Vegas. Soit. Après tout, il n'est jamais bon de rester sur des à-priori, de s'entêter en vain à détester quelque chose que l'on n'a jamais découvert, allez soyons foufous, allons faire la fête à Vegas (on ne dit pas Las Vegas, c'est beaucoup trop long.. non Vegas, c'est vachement plus hype).

Quelques heures à planifier, organiser, réserver les choses nécessaires et nous voilà au vendredi midi qui nous vît prendre la route de Vegas. Après lui avoir fait la surprise de le kidnapper chez lui à l'heure du déjeuner (oui, le travail le vendredi après-midi ne sert à rien, c'est bien connu, ce n'était pas la peine qu'il y retourne), nous nous dirigeâmes vers la location de voiture où nous attendait un petit van de 12 places qui allait nous servir à transporter tout ce petit monde vers la cité de la débauche. Alors oui en fait, Vegas, en partant de SF, c'est très loin, mais comme on était beaucoup, on s'est dit que ce serait plus drole de faire le voyage tous ensemble dans la grande tradition du road-trip local.

Nous voilà donc partis, à 10 dans un van pour 12, en direction du désert et de la fête. Nous avions prévu diverses animations pour la route donc un karaoké, quelques gages tels que courir à coté de la voiture pendant 100 mètres, et autres amusements qui nous ont permis d'avaler les quelques 9 heures de route sans réellement s'en rendre compte (enfin surtout les 7 premières.. la fin quand tout le monde dort parce qu'il est minuit et demi, c'est plus tendu déjà... heureusement que quelques-uns n'ont pas le sommeil facile et tiennent le choc face à la nuit).

Arrivée à Vegas, nous avions loué une espèce de suite dans un hotel pour 10 personnes qui se composait de deux chambres, deux salons avec deux canapés et donc un peu d'espace par terre pour pouvoir loger les derniers. J'ai eu de la chance, les couples ne pullulaient pas et j'ai donc pu m'octroyer une place dans un des deux canapés. Ouf :) Première nuit tranquille, nous n'avions pas prévu d'aller dans le centre de Vegas (nous étions un peu excentrés) vue l'heure (1 heure et demie à peu près) et nous avons juste profité de la chambre d'hotel au demeurant très agréable pour faire quelques petites parties de carte avant de s'effondrer.


Le lendemain, le réveil est un peu poussif mais fut grandement aidé par la présence de la piscine de l'hotel qui était à une température tout à fait convenable et qui nous a permis de nous ébattre quelques temps et de faire le plein d'énergie pour la journée. Je ne me rendais pas encore compte à ce moment-là à quel point j'allais en avoir besoin. Mais donc, oui pour préciser, à Vegas ce n'était tout de même pas la canicule, on est tout de même en hiver, mais la température extérieure nous permettait de nous déplacer en maillot de bain et l'eau de la piscine était vraisemblablement légèrement chauffée sinon nous n'aurions pas pu rentrer dedans. Mais bon je me suis quand même baigné en extérieur au début du mois de janvier, si ça c'est pas la classe.

Bref, après cette entame de journée tout à fait agréable, nous avons pris la direction de l'enfer, le centre-ville de Vegas. Alors vous pouvez le constater, je n'ai pas pris de photos.. Désolé si vous en vouliez mais je trouve cette ville tellement affreuse que je n'avais pas pris la peine de prendre mon appareil et je ne l'ai pas regretté car j'ai eu beau chercher, je n'ai rien vu qui me donnait envie de l'immortaliser... Enfin si vous en voulez, internet est votre ami, je pense qu'il regorge de photos bien mieux que toutes celles que j'aurais pu prendre (ne faut-il pas aimer son sujet pour en faire une belle photo ? Il me semble que si, donc je n'aurais rien fait de bon de toute façon). Et vous comprendrez donc que je meuble ce post avec des photos sombres, reflétant l'image que j'ai de Vegas, mais que j'aime bien (et que j'aurais jamais pu caser dans un autre post).


Alors à quoi ça ressemble cela dit ? Vegas est en gros constituée d'une artère principale autour de laquelle sont placés tous les hotels/casinos et... bah c'est tout. Y'a une rue à Vegas en fait. Bon on s'en fout, on n'est pas là pour tomber sur une ville où l'on prendrait plaisir à se perdre dans ses ruelles à la recherche de la perle rare de beauté, non non on est là pour foncer dans tous les casinos et aller cracher de l'argent dans les machines à sous et autres jeux. Donc bon, rien de bizarre à ce que l'organisation de la ville soit simple. Enfin, là bien sur, je parle du centre-ville, car tout de même Vegas est une grande ville. Une ville avec ses habitants, ses enfants, ses commerces, ses écoles... mais tout cela est caché et laissé loin du centre-ville et de sa folie.. et ça vaut mieux. Car la réalité et le côté sordide de l'endroit ressortent très rapidement. Premières avancées dans la fameuse rue et premier contact avec l'autochtone local sous la forme d'un groupe de mexicains distribuant des cartes. Des cartes particulières puisqu'elles comportent généralement l'image d'une femme nue et d'un numéro de téléphone pour pouvoir faire appel à des "Personal services"... Voilà voilà on entre dans le vif du sujet... Donc si je me souviens bien, la prostitution est interdite à Vegas comme ailleurs, mais à priori ça reste tout de même nettement plus laxiste qu'ailleurs... Tout le long de la rue, divers groupes de mexicains nous donneront donc ces fameuses cartes et attention y'avait moyen d'en récupérer énormément.. Un pote a fait le test de prendre toutes les cartes qu'on lui tendait pour voir jusqu'où ça pouvait aller, il a bien du finir avec une cinquantaine de cartes dans les mains en environ 300 mètres.... Ah ça fait rêver Vegas, y'a pas à dire...

Bon à coté de cela, nous avons donc les fameux hotels, fierté de Las Vegas et raison d'être de cette ville. Il s'enchaine ainsi des copies de New York, de Paris, de Venise, d'une pyramide égyptienne qui sont les plus récents. Bah c'est bien gentil mais c'est juste de la copie moche... C'est comme regarder une photocopie d'un beau tableau.. ça rend rien, ça tombe à plat, voire ça fait un peu mal au coeur. Oui voilà, Vegas, ça fait mal au coeur. A choisir, j'ai donc préféré les hotels plus anciens qui n'essayent pas de copier quoi que ce soit, tel que le Bellagio et... et je ne me souviens déjà plus des noms :) Ah ça m'a marqué... Bref, les hotels "originaux" sont, à mon sens, nettement plus intéressants. Mais bon tout cela reste extrêmement artificiel et sans aucune ame.



Pas convaincu par l'extérieur, passons à l'intérieur et le jeu en lui-même. Etant à Vegas, c'était l'occasion de découvrir cette fameuse adrénaline du jeu d'argent. Bien évidemment, je n'ai pas parié de grosses sommes puisque tout un chacun sait que dans un casino, on ne gagne jamais mais on perd tout ce qu'on a. Cela n'a pas manqué et les quelques temps passés aux alentours des machines à sous m'ont confirmé cette tendance. Le point amusant (mais finalement o combien triste) est que dès que l'on joue à ces machines, une serveuse vient vous demander ce que vous voulez boire et vous apportera gratuitement la boisson de votre choix, alcoolisée ou non. Seul le pourboire reste à prodiguer, soit une somme ridicule face aux prix généralement présentés pour les alcools dans les bars. Ici tout est incitation à boire et donc forcément à perdre pied. Il n'y a pas à douter que bon nombre de gens profitent de cela pour boire à pas cher, mais on en déduit vite que cette opération est largement rentable une fois que les clients sont désinhibés.

Bref, les machines à sous, c'est une pompe à argent intarrissable comme prévu, te faisant gagner de temps en temps pour relancer la machine comme l'on peut s'en douter et qui absorbe tes dollars les uns après les autres. Nous avons tous tout perdu sans exception donc d'un point de vue scientifique cela a le mérite d'être reproductible ce qui n'est pas négligeable.


Mais les machines à sous c'était prévisible, j'ai donc décidé de m'essayer à un jeu que j'apprécie en temps normal : le poker. Je suis loin d'être un habitué et de maitriser tout ce que je fais, mais on va dire que je comprends ce que je fais et pourquoi je le fais. Seul petit bémol, je n'ai aucune chance au jeu et malgré tout ce que pourront dire les férus de poker, sans chance, on ne fait rien. Non vraiment, on ne fait rien. C'est gentil d'essayer de bluffer mais quand on ne fait que ça et bien ça se voit forcément. A un moment donné, il faut avoir une bonne main ! Bref, je n'y allais pas pour gagner de toute façon, juste pour voir ce que cela faisait de jouer avec de l'argent... Et bien j'en suis revenu.. Quelle sensation extrêmement désagréable... Je suis resté moins de dix minutes à la table avant de devoir fuir cet environnement nauséabond. Passé les cinq premières minutes où je n'ai fait qu'observer en me disant que ma place n'était pas là, j'ai dépassé mon inadaptation pour miser sur une main qui me semblait correcte.. Mais voilà, premier lancer 4$ (j'étais évidemment à la table des paris les plus bas, je ne suis pas fou et c'est déjà extrèmement élevé je trouve).. deuxième tour, obligation de mettre 8$ ne serait-ce que pour rester dans la partie... troisième tour, j'abandonne car je sais que je vais perdre et qu'il est hors de question que je mise plus d'argent que cela. Mon argent est parti à un pote qui jouait avec moi donc je n'ai pas de problème avec cette perte mais simplement quel sentiment d'inutilité de ce jeu. Seul l'argent compte désormais. Où est le plaisir du jeu ? Où est ce sentiment de légèreté qui fait d'un loisir ce qu'il est, quelque chose qui ressource et qui alimente un intellect ? Non ici, plus de place au plaisir, plus de place aux sentiments, plus de place à l'humanité en fait. C'est vraiment le sentiment que j'ai eu.. une perte totale de l'humanité pour arriver à une volonté obscure de bouffer ses semblables. Et là repassent devant ma tête les raisons qui m'ont fait détesté tous les clubs de sport voulant me forcer à faire de la compétition et tous les obscurs charognards qui ne pensent qu'à épancher leurs soifs de conquête et de domination... Décidément je ne suis pas fait pour écraser mon prochain... Je n'avais même pas envie de gagner une partie. Je me suis enfui, une boule au ventre, me demandant pourquoi j'avais même pensé à essayer de participer à ce jeu... Le poker restera pour moi un jeu où l'on mise des boutons, des capsules de bières, des cacahouètes ou des bonbons et surtout où à la fin personne n'est perdant puisqu'un jeu, qui plus est de hasard, doit rester, pour moi, un moyen de partager un moment agréable avec d'autres personnes. J'ai envie de garder de ce jeu l'image conviviale qu'il me renvoie, là où l'argent le rend individualiste et prompt à séparer les gens plutôt qu'à les unir.


Vous l'aurez compris, mon expérience du jeu s'arrêtera là, avec une perte atteignant environ les 30 dollars ce qui est une somme que je juge honorable pour une leçon de vie dont je me souviendrai.

N'ayant pas prévu plus de choses à faire, et la journée atteignant ces dernières heures, nous retournâmes à l'hotel où quelques parties de jeux de société et de cartes sans enjeu me réconcilièrent avec les jeux en général et la soirée s'acheva tard dans la nuit, me laissant quelques heures pour récupérer avant de reprendre le volant le lendemain pour le chemin du retour. Celui-ci fut nettement plus calme comme attendu et nous arrivâmes dans la soirée à San Francisco, éreintés, mais contents que le voyage fut sympathique, que les paysages le long de la route soient agréables et surtout d'avoir passé un bon moment en bonne compagnie.


5 commentaires:

  1. -"Aaaaah Vegas, le fantasme de tout touriste en manque d'artificiel, de débauche et de perte d'argent." LOL Pas mieux mec! Définition concise et efficace!
    -L'artère principale de Végas se dit le strip! pour être plus hype :)
    -Le Bellagio et le César Palace, surement Mat, c'est le casino juxtaposé.
    -"Non ici, plus de place au plaisir, plus de place aux sentiments, plus de place à l'humanité en fait." Mat quand tu joues au poker, c'est malheureusement le cas. Par contre je ne savais pas que tu pouvais rentrer pour 4$... je pensais que tu avais des jetons, que tu aurais acheté pour 50 ou 100$ auparavant pour entrer sur la table? Après face au riche si tu es all-in à chaque tour: that's not fair!
    Enfin, le principe doit dépendre des différents casinos.
    -Sinon, rien à voir, et loin de la débauche de Végas, j'aimerais également voir le lac Tahoe, ainsi qu'une montagne dans ton nord également :)

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  2. Oué y'a le César Palace, mais y'en a d'autres genre le MGM ou un truc comme ça, je sais plus.
    Et donc pour le poker, oui j'ai du craquer 100 $ de départ pour avoir des jetons, mais après tu mises ce que tu veux et tu te casses quand tu veux surtout. Donc au-delà de 25$ environ j'ai dit stop.

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  3. Je ne saisi pas très bien le système! En fait tu as 100$ en jeton, et que vaut donc la blind? 4$ je présume... donc 8$ juste pour regarder le flop?
    Hum, un rapport de 12.5/ à la double blind, il faut donc avoir un minimum de jeu dès le départ!
    Surtout si ça relance!
    Enfin, cela revient qd même à 8$ minimum la partie!
    Questions:
    -Combien le casino de retire sur tes 100$ de départ?
    -Et qd tu dis, tu mises ce que tu veux, tu veux dire parmi tes 100$ de départ bien sur! D'où l'importance de regarder les tables de riches ou pas!

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  4. C'est ça, 8$ pour regarder le flop au moins. Après premier tour, tu dois relancer minimum de 4 (sauf si tout le monde checke bien sur), et à partir du deuxième tour (4ème carte donc), la mise minimum est de 8$... Ca monte super vite donc.
    Là-dedans, le casino se récupère des jetons de temps en temps, mais la croupière fait ça discrètement et j'avoue ne pas avoir fait trop attention... Mais bon à chaque tour, le casino récup un peu bien sur.
    Et donc oui tu mises suivant ce que tu mets au départ (100$ était en gros le minimum) et les tables de riches, tu les repères au montant des blinds. Celle à 4$ la petite blind, c'est les tables des petits joueurs... c'est pour dire... En gros, sur ma table, tout le monde avait 100$ de départ à part un qui en avait pour 200, mais bon ça restait équilibré. Le problème vient plutot de l'attitude qui suit. Je suis pas rentré dedans et quelque part j'en suis fier ;)

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  5. J'ai beaucoup aimé la phrase que les proba scientifiques. Bon, le copier-coller déconne donc je la mets pas, tu vois laquelle c'est de toutes façons :)

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