vendredi 3 décembre 2010

L'homme qui roule - Part 1

Il est temps de reprendre un peu la plume et de vous conter ma dernière balade en terre californienne. Le dernier jeudi du mois d'e novembre aux Etats-Unis a lieu la fête de Thanksgiving et à cette occasion, un week-end de 4 jours s'offre à nous. C'est évidemment l'occasion de prendre la route et d'aller explorer un peu plus les merveilles que la nature de l'ouest américain nous offre.

Mon choix s'est porté cette fois-ci sur un Parc non encore exploré et situé plus au sud (donc avec potentiellement un temps meilleur que le froid de la Bay Area), légèrement au sud-est de Los Angeles, le Joshua Tree National Park. Tenant son nom de la prolifération importante des Joshua Trees (arbres de Josué), ce Parc est un désert, entouré de montagnes, un peu à l'instar de la Death Valley mais en nettement moins aride tout de même.

Et, une fois n'est pas coutume, par le hasard des choses et les disponibilités des gens, je me suis retrouvé seul à partir à l'aventure. Ce voyage avait donc une dimension différente des autres puisqu'il correspondait aussi à une sorte de retraite, un pélerinage ermitique, un retour sur moi-même, une errance introspective. 4 jours seul face à moi-même et face à ma volonté de prendre des photos. Le bilan (autant commencer par la fin) fut assez surprenant et le retour à la réalité et à l'interaction avec d'autres personnes fut relativement perturbant et après maintenant 5 jours, je commence enfin à réavoir un comportement "normal". La réflexion qui me restera, c'est que 4 jours, c'est trop long. 2 sont largement suffisants, je finis par me déprimer et ne plus pouvoir revenir à un mode de pensée positif au-delà de cette limite.

Je ne vais pas faire le détail de tout, comme d'habitude, ce serait totalement imbuvable, mais je vais essayer de vous retranscrire l'ambiance générale ressentie.

Premièrement, et parce que c'est amusant, le voyage a commencé par ma plus belle bourde depuis que je suis ici. Parti tot le matin dans le but de prendre le maximum de temps sur la route (9h de route de prévu tout de même), j'ai effectué mon premier arrêt après une petite heure de conduite pour observer un champ d'éoliennes situé sur les collines à l'est de la Baie que tous les gens ayant pris la route du Yosemite connaissent bien. Sortie d'autoroute, je m'éloigne un peu pour m'éloigner de la folie des voitures, sors de ma voiture... et claque la porte.. laissant les clés à l'intérieur... 7h du matin, il fait moins de 0°C, le soleil est en passe de se lever et je suis au milieu de rien avec une petite veste et ma voiture fermée sans aucun moyen de l'ouvrir.

Le petit moment de panique passé, je me rappelle qu'un de mes amis ici doit prendre la même route que moi, à une heure similaire, en direction de Los Angeles. Ni une ni deux, je lui passe un coup de bigophone et par chance, il est encore à Berkeley, en train de siroter un café avec ses compagnons de route. Je le presse alors de passer récupérer le double de mes clés de voiture qu'une copine garde chez elle (puisqu'elle s'en sert quand je suis en vacances et que je n'ai jamais pris la peine de les récupérer... bien m'en a pris !) afin de me les amener. Ouf, tout le monde était là, présent, les clés furent récupérées et une heure et demie après avoir claqué ma portière je pus la réouvrir et reprendre la route, deux jeux de clés sur moi.

Cette péripétie derrière moi, je me suis donc attardé sur les différents points d'attrait de mon chemin. Le réservoir San José par exemple, lac artificiel créé au milieu de collines arrondies. Et puis se poser quelques instants aux abords de l'autoroute pour pouvoir en tirer une photo plus ou moins graphique. S'arrêter dans les stations-service et se payer un café imbuvable qui sera bu malgré tout. Se poser près de rails de chemin de fer et tenter de recréer les errances de Depardon dans une autre ambiance. Chanter du Joe Dassin très fort dans sa voiture. Voir le coucher de soleil poindre à l'horizon dès 16h30 et s'apercevoir qu'on est dans une mauvaise zone pour les photos et regretter les 20 minutes de trop prises lors d'une étape inutile. Tant pis, s'arrêter tout de même et essayer d'exploiter l'heure bleue autant que faire se peut. Voir les étoiles et tenter de les saisir avec une pose longue réalisée en collant un caillou sur le bouton d'obturateur de son appareil. Arriver enfin au motel, 11 heures après être parti, ne pas trouver de restaurant ouvert dans la petite ville de Joshua Tree et finir par prendre des quesadillas au poulet à emporter pour les manger dans sa chambre de motel face à Simpsons-The movie un soir de Thanksgiving. S'endormir, déjà fatigué du premier jour, mais prêt à en prendre plein les yeux dès le lever de soleil le lendemain.

Et une fois n'est pas coutume également.. à suivre...















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