dimanche 20 décembre 2009

Dexter

Une critique ça faisait longtemps que j'en avais pas faite et comme je n'ai pas trop le temps d'aller au ciné ces derniers temps c'est un peu normal. Par contre je suis assidument certaines séries et j'ai envie de partager un peu la passion que j'ai pour une des meilleures séries qui n'ait jamais existé : Dexter.

Le pitch de cette série apparait simple et provocateur comme une série américaine sait l'être : un serial killer fait partie de la police de Miami elle-même et perpétue des crimes de sang-froid mais uniquement sur des victimes qui le "méritent". Ainsi, Dexter apparait comme un serial-killer "gentil" qui se sert de ses pulsions meurtrières pour assainir la vie floridienne et punir des personnes ayant commis des actes innomables eux-mêmes. Autant dire que je prônerai jamais ce que ce pitch peut impliquer. Rien ne me fera jamais justifier une peine de mort, aucun acte, le plus ignoble qu'il soit, ne peut permettre au reste de la population de se sentir le droit d'édicter un droit de vie ou de mort sur cette personne. La politique de l'oeil pour oeil, dent pour dent ne passera pas par moi.

Mais fort heureusement, cette série ne se limite pas à ce bas état de fait. Une fois les bases posées du personnage, son caractère psychopathe ne fera pas finalement long feu puisque, malgré le fait qu'il assassine toujours des gens après 4 saisons de fait divers et variés, cette facette disparait de plus en plus pour laisser place à ce que l'on peut attendre d'un "gentil". Ainsi, les premiers épisodes présenteront un monstre, une bête assoiffée de sang dont l'on est vite dégouté mais son évolution montre bien que les auteurs de cette série ne partagent pas tant que ça cette vision de la vengeance en tant que justice et n'essaye point de justifier la barbarie de la peine capitale.

Alors pourquoi cette série est-elle à ce point grandiose que je me sente obligé d'y consacrer un post ? Tout d'abord, et c'est rare que je l'admette, elle doit sa grande aura à l'immense talent des acteurs avec en tête d'affiche le fantastique Michael C. Hall. Précédemment vu dans la série Six Feet Under (que je conseille également même si je suis resté bloqué à la première saison, il faut que je rattrape mon retard), cet acteur est, à mon avis, une des futures légendes du cinéma. Absolument parfait dans son rôle, il dépasse les qualités que l'on avait pu lui prêter dans son rôle précédent pour être réellement Dexter, dans ses bons et ses mauvais côtés. Il arrive à rendre ce personnage inimaginable, crédible. C'est une performance qui n'est pas donné à tout le monde et j'espère vraiment voir cet acteur dans des rôles importants au cinéma (et pas le récent film de seconde zone où il tient le rôle principal mais qui n'a pas réussi à me convaincre à aller payer mon entrée dans la salle obscure). Et le reste du casting n'est pas non plus en reste avec notamment lors de la quatrième saison actuelle, l'actrice qui joue sa soeur qui a, à ma perception, réellement franchi un palier et commence sérieusement à rivaliser avec son frère de fiction.

Au-delà de l'énorme prestation des acteurs, Dexter renferme surtout une qualité narrative d'exception. Là où des séries se contentent d'utiliser tous les stratagèmes les plus bidons pour remplir de 20 à 45 minutes de vide (qui a dit Les Experts ??), les auteurs ont pris comme partie d'utiliser chaque saison pour travailler un aspect du personnage de Dexter. Et chaque année, à chaque début de saison, je me demande : mais comment vont-ils faire pour relancer une saison et atteindre le niveau incroyable de la précédente ? La première, qui marquait forcément l'apparition des personnages, la construction de la psychologie de l'ensemble, semblait à sa fin, faire un tout, ne pas pouvoir repartir puisque tout semblait régler.. Et pourtant la seconde saison fut presque plus intense. Là on pouvait se dire, bon ok, les personnages sont posés, tout est en place, ils peuvent se concentrer sur une histoire particulière sans avoir à se soucier d'avoir à introduire toute la problématique de départ. Ils sont donc lancés à plein régime et utilisent les personnages à fond pour l'histoire qu'ils voulaient peut-être faire dès le départ. Ok, donc c'est plus fort c'est normal. Oui mais voilà, la deuxième saison s'achève encore comme un aboutissement final. Et la troisième repart plus fort encore, rebondissant sur un trait de caractère de Dexter non exploité jusqu'à présent ! C'est fort.. très fort... Mais bon le principe de Dexter a tout de même ses limites, un serial-killer reste une ordure, on ne peut pas suivre ses "exploits" pendant une éternité.. Oui mais voilà, maintenant, après trois saisons, il est foncièrement humain de par l'écriture ciselée auquelle il fait l'objet. Et la quatrième saison dont j'avais très peur, prend en ce moment une tournure absolument fantastique. Alors j'avais commencé à écrire cette critique à l'avant-dernier épisode et là, je viens de me délecter de l'épisode final (le 12ème, cette série ne se basant pas sur 24 épisodes comme la plupart des séries, à mon avis pour le meilleur) et donc je vais vous faire une réaction à chaud, chose que je n'aime pas, mais wow quoi... Glauque, intense, émotionnel, pouvant être un point final tout autant qu'une porte ouverte, cet épisode de clôture est, à mon sens, une grande réussite. Il achève la quatrième saison de la meilleure des manières et ma seule peine est de savoir qu'il va maintenant falloir attendre le mois de septembre prochain pour avoir droit à de nouveaux épisodes, s'ils décident de faire une cinquième saison (pitié ouiiiiiii).

Autant être honnête, j'aime beaucoup les séries "easy-watching" à la Friends, How I met your mother et Heroes. Malgré tous les compliments que l'on me fait des séries Mad Men ou Sopranos, j'ai énormément de mal à me plonger dans ces univers. Mais Dexter est simplement fascinant. Tous les personnages semblent crédibles. L'émotion est vraiment palpable. La quatrième saison s'est vraiment révèlée être peut-être pour moi la meilleure, malgré le temps dont j'ai eu besoin pour rentrer dedans. A l'opposé des deux premières saisons où je suis devenu accro dès les premiers épisodes, la troisième et encore plus la quatrième semblent être un peu plus des diesels. Ce n'est qu'à partir du 9 ou 10 ème épisode que je me suis rendu compte de la force de l'ensemble.

Donc si vous ne vous êtes pas encore plongés dedans, procurez-vous tout ce que vous pouvez de cette série, vous ne pouvez pas le regretter. Tout est bon, même le générique qui fait partie des plus réussis pour une série télévisée. Et retenez le nom de Michael C. Hall. Vous en entendrez parler à nouveau. Ou sinon le monde d'Hollywood est vraiment un monde qui n'a aucun sens.

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