samedi 4 juillet 2009

July 4th, Independance day

Allez, une fois n'est pas coutume, je vous fais une petite note à chaud. A chaud, car il est 23h50, le 4 juillet quand je commence à écrire cette note, et la journée de la fête nationale américaine s'achève doucement.

Jour de la déclaration d'indépendance des Etats-Unis donc. Et pour célébrer cet évènement à priori très important ici, j'ai suivi un collègue indonésien qui vit aux states depuis 5 ans me semble-t-il. Alors autant vous dire qu'on m'en a rebattu les oreilles de cette fête, que c'était énorme, que c'était le meilleur jour après Noël (sic ?), donc en gros que j'allais adorer. Vu comme est tournée cette phrase, j'imagine que vous avez déjà deviné la conclusion à venir de cette note, mais faisons juste comme dans un bon vieux nanar, prétendons juste qu'on n'a pas deviné la fin dès le départ pour pouvoir quand même profiter du film.

Le contexte de cette journée était donc portée à un enthousiasme légèrement disproportionné, ce qui a vraisemblablement influencé ma vision des choses.

Mais, prenons les choses dans l'ordre pour une fois, au lieu de se disperser comme à l'accoutumée. La journée prend son départ dans ma chambre avec la première décision importante : quoi porter ? Non je ne me fais pas ma fille, il est juste apparu que j'ai failli partir avec un t-shirt présentant un drapeau de l'angleterre. Certes, ce n'est pas grave, mais le concept de fêter l'indépendance des Etats-Unis en portant un vêtement arborant fièrement le pays dominant n'était peut-être pas l'acte le plus fin que je pouvais faire. Après réflexion, j'ai donc opté pour un t-shirt ne présentant aucun parti pris pour quoi que ce soit, ça change. Il faut vraiment que j'arrête d'acheter des fringues à message... Bon non en fait, ça me fait bien rire quand même :)

Vêtu de mon habit de fête, je me suis donc dirigé vers mon point de rendez-vous avec mon partenaire de balade du jour, et nous avons commencé notre trip par une petite fête dans un patelin local (el cerrito en direction de richmond pour les fans de google map). Et là, quelle joie de découvrir une espèce de fête de campagne, avec animations de fête foraine, chateaux gonflables et autres appareils pour tester sa force (vous savez le truc avec le maillet et la sonnette en haut d'un mat que l'on voit dans tous les films américains). Une petite scène avec un groupe de country local agrémente ce parterre fleuri, sentant bon la guingette d'une campagne française, vous savez ces lieux sentant bon la saucisse sortie du barbecue et dont la buvette pourra vous dispenser une bonne bière de mauvaise qualité à n'importe quelle heure de l'après-midi. Pour ceux qui ne me connaitraient pas vraiment, je hais ce genre d'endroit :) Après quelques remarques peu élogieuses pour le lieu, et le manque d'intérêt évident de la musique et des animations réservées aux familles en quête d'un loisir intellectuellement pauvre, nous avons donc pris nos jambes à nos cous et avons fui ce lieu de perdition pour nous diriger vers la ville de San Francisco, que l'on pouvait espérer être le lieu salvateur de cette journée.

30 min de BART plus tard, nous débarquons à Embarcadero (ohoh que le terme est bien choisi) et décidons de suivre les quais à la recherche désespérée d'une animation digne de l'évènement. Malheureusement, à part une scène où un DJ enchainait les titres de Michael Jackson (comme un peu partout dans les bars et autres magasins des alentours) et une scène avec un vrai groupe, interprétant du Bon Jovi et du Van Halen (c'est sympa les années 80 mais bon...), rien de bien palpitant. Du coup, notre attention s'est rabattue sur la Coit Tower, dont je vous parle depuis un certain temps, et autour de laquelle je tourne depuis que je suis à SF. Une petite escalade de colline plus tard, nous sommes au pied de cette fameuse tour et une jolie vue sur Downtown nous enchante les yeux, impliquant la prise de quelques photographies (vous avez remarqué d'ailleurs que je vous mets encore des photos malgré ce que j'ai dit il y a moins d'une semaine sur mon envie d'arrêter d'être un touriste... rahlala je suis faible et inconstant :D). La montée dans la tour étant payante et mon accompagnateur n'étant qu'un étudiant devant se préparer à débourser des sommes exhorbitantes pour ses études (40 000 $ pour une année à la fac... ergl...), les 5 dollars furent économisés et les photos se limiteront à celles de la tour et de la vue à son pied.


Retour ensuite à Downtown, le paradis du consommateur, et mes chaussures Zoo York, achetées il y a presque un an dans la somptueuse ville de New York, faisant grise mine, je décide de me payer une nouvelle paire de chaussures pour la balade (mes converse pink floyd n'étant définitivement pas prévues pour une marche de longue durée, en particulier dans des dénivelés). Mon magasin préféré de chaussures me fournit donc de nouvelles DC shoes (photo plus tard) et vu l'heure avancée (17h) et le manque de choses à faire, nous décidâmes de nous diriger vers mon appartement pour attendre le bouquet final de cette journée de rêve : the fireworks ! Le feu d'artifice pour les anglophobes.

De la même manière que pour un 14 juillet français (appelé ici Bastille day d'ailleurs.... je n'ai personnellement jamais appelé le 14 juillet le jour de la bastille, mais bon pourquoi pas hein), la journée s'achève avec un feu d'artifice dans toutes les villes des Etats-Unis. Tranquillement allongés sous des palmiers au Jack London Square (la zone commerçante juste à coté de mon appartement, donnant sur la baie, et lieu de réunion convivial rempli de restaurants), nous avons donc assisté à ce pétard mouillé final... Oui, j'ai rarement vu un feu d'artifice aussi simpliste et sans intérêt. Il est important de savoir à ce stade que je ne suis pas un grand fan des feux d'artifice. En effet, ce sont, à mon humble avis que je partage avec moi-même, de grands étalages de vide et de répétition sans la moindre imagination. Il suffit de balancer trois pétards de couleurs différentes pour que tout le monde soit fou... euh bah non en fait... Mais mon opinion avait légèrement changé avec les derniers feux d'artifice vus à l'occasion de la fête du vin à Bordeaux, qui étaient de grande qualité, réellement construits, bref faisant appel à une vraie démarche artistique. Du coup, j'en attends peut-être encore plus qu'avant. Et autant dire que là, je n'ai pas été servi.... A un rythme d'un pétard de couleur toutes les dix secondes pendant 20 minutes, pas grand chose de neuf à se mettre sous la dent. Seul le bouquet final pouvait présenter un léger intérêt, mais la lucidité des artificiers les a poussé à lancer le feu d'artifice dans le sens du vent (qui est toujours le même dans cette zone précisons-le), ce qui fait qu'au bout de 5 fusées d'affilée, toute la fumée se dirigeait vers les spectateurs, bloquant toute vision des fusées suivantes.... seules quelques traces de couleurs sortaient de l'épais nuage qui se formait au fur et à mesure.... En dehors du bruit nous signalant l'explosion de nouveaux projectiles, plus rien ne nous permettait d'affirmer que l'on assistait à un feu d'artifice....

Et c'est dans ces moments-là qu'on se dit que vraiment les Français, on se plaint tout le temps, parce que les Américains pendant ce temps hurlaient leur joie à chaque explosion comme si toute leur nation réussissait un exploit extraordinaire. Pendant que je pestais (rigolais plutot), eux s'émerveillaient simplement du bruit et de la joie générale du moment.... Quelle est la meilleure attitude ? Pester parce que le spectacle proposé n'est vraiment, mais vraiment pas au niveau de ce que l'on peut en attendre, ou alors juste apprécier ce qui passe, même si ça aurait forcément pu être mieux ? Je n'ai pas la réponse à cette question, mais en gros, elle peut se généraliser à : est-ce que l'insatisfaction peut apporter plus qu'une satisfaction facile ? Doit-on toujours espérer plus ou mieux vaut-il se satisfaire de ce qu'on a ? Personnellement, mon camp est choisi et je préfère être insatisfait et toujours demander plus, notamment de ce que je produis moi-même (je pense ne pas trop me plaindre de ce que la vie m'offre... enfin je crois... bon si un peu quand même, mais bon j'essaye quoi :)). Mais il était rafraichissant de voir cette effusion de joie devant un spectacle aussi simple, cette communion d'un peuple face à un évènement. Le patriotisme exacerbé que l'on peut observer ici est simplement expliqué par cette attitude. Juste une volonté de faire partie d'un tout, d'être une pièce du puzzle et d'en être fier. Je ne pense pas que je pourrai jamais ressentir pour la France ce que les Américains semblent ressentir pour leur pays... Quel émerveillement enfantin mais ô combien sympathique !

La soirée s'acheva donc avec ce déversement affectif et puis tout le monde est rentré chez soi. Et bien... tout ça pour ça ?? Tant de raffut pendant mes 2 mois de présence pour au final, un piètre feu d'artifice de 20 minutes et quelques mauvais groupes de musique en ville ?... Autant dire que ma déception face à l'évènement est assez grande... Je m'attendais surement à trop de choses. Entendons-nous bien, le 14 juillet en France n'est pas une fête plus réussie, mais je pense juste qu'on n'y prête moins attention. Je ne m'attends jamais à passer une énorme journée le 14... et bien j'aurais du faire pareil pour le 4 ici.. ça se ressemble dans le vide festif...

Sur ce, je vais me regarder ce bon vieux film de Roland Emmerich avec ce sacré Will Smith face à une horde d'extraterrestres, au moins je mangerai du patriotisme à la petite cuillère avec ça ;)

Et Happy fourth of July everyone :)

5 commentaires:

  1. Haha, tu en as écrit une plus grosse tartine que moi sur ces feux d'artifices piètrement réussis! Moi, ces feux d'1h sans aucun intérêt artistique ça m'énerve et ça m'ennuie! Dis donc, tu avais le même vent que moi, à la fin de l'explosant bouquet final (et pendant) une épaisse fumée gagnait les spectateurs. Mieux qu'au virage sud lol

    Un autre point que tu as parfaitement souligné, c'est leur ferveur débordante pour un spectacle sans aucun intérêt! Pour ma part, je les qualifie d'enfants peu ou pas ouverts sur le monde! Habituellement ceux sont les enfants qui s'extasient devant: "oh la belle bleue pôpa", "oh la belle verte môman", "hein pôpa", "oui chéri nous l'avons déjà vu celle là ce soir!" C'est bien la première fois que je regarde un feu avec le mp3 pour éviter d'entendre ces commentaires incessants puérils et que je m'assoupis désirant puis désespérant l'arrivée du bouquet final... lui aussi sans intérêt!

    Enfin, tu as souligné un autre point fort intéressant celui de la satisfaction facile vs. notre tempérament connu et reconnu à pestiférer sur un rien! En fait, pour mieux comprendre leurs comportements il faudrait s'attacher davantage à leur meurs, leurs éducations... Personnellement autour de moi se trouver essentiellement des classes sociales particulièrement pauvres: cette journée est en soit festive pour eux, une journée de vacances (ouaaaah), et un spectacle gratuit en fin de journée qqsoit la qualité (tout est relatif qd on a pas goûté à mieux). Bref, ceux sont surtout de gds enfants: impatients, critiques (une femme s'est levée et a interpelé un agent à 9:01pm "ça commence qd" (j'aurais bien d'autres ex. de la vie de tous les jours), mais un rien les émerveille! Je trouve cette population particulièrement immature, mais tellement respectueuse et sociable. La contradiction ne se situe pas exclusivement ds les règles quotidiennes (pollution, sécurité, nourriture, publicité etc.) mais se lit également ds leurs comportements.

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  2. C'est magnifique ce que tu dis Thibaut et je suis assez d'accord sur le coté puéril et immature de la population (là encore c'est une généralité et ne doit pas être prise au cas par cas, où il est tout à fait possible de trouver des gens très matures, même très jeunes).

    Par contre... petit leçon de français, on n'écrit pas : "ceux sont ..." mais "ce sont.." Comme tu écrirais c'est et non celui est ;)

    Ah j'aime faire le prof (ça doit être de famille...), vivement que je le sois vraiment ! ^^

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  3. Prend garde à ne pas faire de faute... au moins pour les prochaines décennie avenir! ;)

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  4. euh tu l'as faite exprès cette phrase ou quoi ?
    Allez pour la blague, reprenons :

    PrendS garde à ne pas faire de faute... au moins pour les prochaines décennieS à venir ! ;)

    Rooh si on peut plus rigoler hein...

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  5. J'avoue j'y ai travaillé ;)
    Mais tu l'as cherché aussi gd fou!!

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