lundi 26 octobre 2009

La tête dans les nuages

Ce titre racoleur rappellera de bons souvenirs aux amateurs de jeux vidéo d'arcade avec les fameuses salles d'arcade créées par Sega qui avaient eu une période faste à la fin des années 90. Ahlala, le bon vieux temps où faire une partie de Sega Rally 2 relevait de l'événement de la semaine et où la pièce de 10 francs permettait de faire une balade dans des paysages américains aux commandes d'une fausse décapotable... Et bien, pour ma part, je ne débourse plus 10 francs, mais légèrement plus et je n'ai pas de décapotable, par contre j'ai accès de plein pied aux étendues américaines, et la deuxième journée de mon week-end à Los Angeles m'a permis d'en continuer la découverte.

Après une journée au milieu de la foule de supporters de l'équipe des Bruins, nous avons décidé de fuir la folie de la ville et d'aller nous évader dans des collines affleurant la ville démesurée. Nous trouvâmes notre bonheur à quelques dizaines de miles de là (ça fait aussi des dizaines de kilomètres mais juste un peu plus...) dans les collines de Malibu. Ce nom chargé de connotations cinématographiques et sériesques (ça se dit ça ?) renferme en fait une zone côtière où les surfeurs cotoient les randonneurs. Chacune de ces populations utilise un côté de l'autoroute qui traverse cette bourgade (ah ce charme rétro du mot bourgade.. et tellement peu adapté à Malibu). D'un coté, l'océan, ses vagues, ses rochers battus par les remous et de l'autre, les collines, les étendues emplies de basse végétation. Un régal pour l'amoureux de la nature.

N'ayant toujours pas de planche et de toute façon, n'ayant pas spécialement envie de faire du surf ce jour-là, nous optâmes pour l'option randonnée et usage de chaussures sur les cailloux des collines. Le spot que nous avons choisi porte le nom chantant de Zuma Canyon (nom ô combien évocateur pour tout adepte de jeu flash, mais bon je ne vais pas faire un post de geek non plus...). Ce nom dissimulait forcément un Canyon qui finalement de ce que nous avons vu aurait pu tout aussi bien s'appeler une vallée. Mais bon je n'y connais rien en vocabulaire montagnard, donc je ne vais pas continuer à étaler mon ignorance non plus.

Autant dire que cette randonnée n'était pas une des plus ardues que nous avons faites et le départ se fît accompagné par trois demoiselles visiblement locales qui promenaient leur chien. La petite sortie dominicale de l'habitant de Malibu en quelque sorte. Il est néanmoins nécessaire de préciser que toute la zone de Los Angeles est un repère de sportifs en tout genre. Je n'avais jusqu'à présent jamais vu autant de gens courir partout, autant de gens en survêtement revenant de la salle de sport et autres. L'impression est donnée que cette ville est tournée autour du sport et dans le cas présent de l'apparence pure et simple. On va justifier cela par le fait que c'est une ville de cinéma et donc une ville basée sur l'apparence. Mais je pense aussi qu'il y a un amour profond de l'effort, du sport en lui-même et plus basiquement, c'est une ville de surfeurs (ce qui comprend au vu des conditions idylliques qu'ils possèdent) et donc forcément de sportifs. On ne fait pas du surf sans être intrinsèquement attiré par l'effort physique, ne rêvons pas. Tout cela pour dire que nos accompagnatrices de début de randonnée nous ont dépassé et c'est une des premières fois que cela arrive depuis la création de notre duo de randonneurs. Donc bon, comme dirait l'autre, y'a du level ! Encore plus nettement, un peu plus tard, une autre fille nous dépassa puisqu'elle effectuait simplement son jogging du matin... dans une pente tout de même un peu rude... Et béh bien sur ! N'en jetez plus !

Bref, ne nous détournons pas du sujet principal : la balade en elle-même. Le temps du jour était aux nuages, mais aux nuages extrêmement bas comme on peut souvent le voir le long de la côte californienne. De nouveau, je me suis donc retrouvé face à une mer de nuages attaquant les collines. Tels une mer immobile, les nuages nous montraient leur étendue et leur puissance. Le début de la balade se fit donc dans un brouillard relativement opaque jusqu'à ce que nous dépassâmes le faîte des nuages. Et là encore, quelle claque. C'est tout simplement magnifique de contempler la terre résister de tout son possible à l'avancée des nuages, de voir se détacher des pans de terre légèrement plus élevés de la masse nuageuse. Quelle splendeur que la nature qui se bat contre elle-même.

Et au milieu de ces étendues désertiques, quelle surprise de constater que les collines accueillent quelques invités... Oui, les gens de LA sont riches... tellement riches qu'ils peuvent se permettre de construire des résidences de rêve au sommet des collines que nous avons gravies.... A de nombreux points, on pouvait ainsi distinguer des couleurs plus vives, plus claires, correspondait à diverses résidences luxueuses appartenant à je ne sais quelle star ayant réussi sa carrière... Outre la question du "mais comment se ravitaillent-il ??", se pose surtout la question du "mais habitent-ils vraiment là ?"... J'ai peur de connaitre la négative réponse et je m'attriste un peu de la profanation de la virginité de la nature par ces habitations indécentes... Mais bon Los Angeles est une ville qui dépasse les limites, l'entendement et la raison.. Tout y est possible et les règles n'existent plus.. Dans le bon et dans le mauvais sens... La zone de Los Angeles, c'est un peu un résumé des Etats-Unis comme nous avons l'habitude de les décrire : un dépassement des limites dans tous les sens du terme, dans le positif et dans le négatif.

Notre balade nous amena à divers sommets, dans une vallée et sur le chemin du retour aux abords d'habitation plus en contre-bas. Et là, au détour d'une rue, nous tombâmes nez-à-nez avec un enclos abritant un lama ! Oui, pouf, comme ça, au milieu d'une zone résidentielle, il y avait un lama tout blanc qui nous regardait... Ce pays (et ses habitants) sait vraiment nous surprendre !

Ce dimanche fut écourté par la prise de mon avion, direction San Francisco, en fin d'après-midi, mais bon, il est clair que je dois retourner à LA, cette ville, terre de contrastes et de démesure doit me livrer encore quelques moments extraordinaires, je le sens bien, même s'il parait évident que je ne ferai qu'en effleurer la surface.


2 commentaires:

  1. "même s'il parait évident que je ne ferai qu'en effleurer la surface"
    Tu vois l'iceberg... ben prends donc son iceberg!

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